Tradition n L'Algérien s'assure beaucoup plus par obligation. Autrement dit, il souscrit une assurance donnée quand la loi l'y oblige. En dépit des risques d'inondations, de glissements de terrain et de tremblements de terre auxquels est confronté notre pays, les citoyens sont encore peu nombreux à assurer leur habitation. «La leçon de Bab El-Oued n'a pas été bien apprise par nous tous», a affirmé, ce matin, Lamara Latrous, président de l'Association des sociétés d'assurance et de réassurance et président-directeur général de la Société algérienne d'assurance (SAA) sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Selon lui, «les gens s'assurent parce qu'il y a parfois obligation (…) Certains Algériens ne viennent pas s'assurer quand ils ne sont pas tenus de le faire par la loi». «Quand bien même l'assurance serait obligatoire, les gens ne répondent pas à cette obligation», a-t-il ajouté. En 2006, seuls 150 000 propriétaires de logement et magasins ont souscrit ou renouvelé leur assurance multirisque habitation ou professionnelle. «Sur les 47 milliards de dinars que le secteur des assurances a récolté en 2006, il n'y a eu malheureusement que 1 milliard de dinars qui provient des assurances multirisques habitation et professionnelles», ce qui est «peu par rapport au nombre de logements qui existent», environ 6 millions selon certaines estimations, dont seulement «3 millions sont assurables», a regretté M. Latrous. Pourtant, notre pays enregistre de plus en plus de catastrophes naturelles, ce qui, en principe, doit inciter les citoyens à assurer automatiquement leurs biens. Mais dans les faits, les choses se présentent autrement. A qui la faute ? «La responsabilité est partagée entre les assureurs et les assurés», a répondu le premier responsable de la SAA. Et d'expliquer : «Les assureurs ne sont pas assez agressifs pour communiquer suffisamment et de façon volontaire» alors que les propriétaires, du moins certains, «attendent tout de l'Etat, et là, je pense que quand l'Etat est généreux, les gens ont tendance à ne pas mettre la main à la poche». Cela étant, l'Etat n'indemnisera plus les propriétaires de logements ou de magasins en cas de catastrophes naturelles, a tenu à signaler le président de l'Association des sociétés d'assurance et de réassurance. «Il peut venir à leur secours, mais il ne pourra jamais remplacer leurs biens, l'Etat vient en complément de ce qui est assuré, ce sont les assureurs qui indemnisent les habitations à hauteur de 80%, et les commerces et tout ce qui est industrie à hauteur de 50%», a-t-il poursuivi.