La société Mymetics dont le siège est à Nyon (Suisse) a annoncé, mercredi 28 novembre, à Genève, le lancement dans un an d'essais cliniques de phase I d'un candidat vaccin contre le virus VIH-Sida. Les tests de ce vaccin potentiel qui suscite la production d'anticorps dans les muqueuses semblables à ceux présents chez des sujets naturellement résistants, seront menés en Belgique à partir de l'automne 2008 sur 30 à 40 femmes, a précisé le Dr Sylvain Fleury, directeur scientifique de Mymetics. La société, cotée au Nasdaq, externalise toutes ses recherches scientifiques en les confiant à des partenaires. Elle a assuré que son candidat vaccin avait induit la production d'anticorps au niveau des muqueuses génitales et intestinales chez plus de 90% des macaques vaccinés. L'immunisation nécessite deux à trois injections sur une période de six mois avant l'exposition au virus. «Plus de 85% des cas d'infection par le VIH sont dus à une transmission par voie sexuelle, qui expose les muqueuses de la zone génitale ou intestinale», a souligné le Dr Fleury. Selon Mymetics, les anticorps muqueux produits grâce au candidat vaccin «assurent une barrière immunologique efficace au niveau des muqueuses, en mesure de bloquer ou fortement réduire la transmission du virus». Le candidat vaccin est transporté par des virosomes (enveloppe virale de l'influenza, virus de la grippe), une technique dont Mymetics s'est assuré l'exclusivité dans le champ de la recherche d'un vaccin antisida. «Notre objectif est de poursuivre nos recherches le plus loin possible, avant de nous marier avec un grand laboratoire pharmaceutique ou de lui vendre notre technique après les essais de phase II et avant ceux de phase III, très coûteux car ils doivent être menés sur 15 000 à 20 000 personnes», a indiqué le président de Mymétics, Christian Rochet. La société estime que le marché potentiel d'un vaccin antisida représente entre 2 et 4 milliards par an.