Production n Ce film du réalisateur Belkacem Ouahdi relate les souffrances des paysans face à la sécheresse ainsi que les conflits au sein des douars. Projeté hier à la salle Cosmos (Riad-el-Feth), ce film dont le scénario est coécrit par Abderrahamane Lounès et Abdellah Bouzida et inspiré du roman Gouverneur de la Rosée de Jacques Roumain, traite, dans un style tragique, les thèmes de la vengeance, de l'amour et de la paix. L'histoire se déroule dans une plaine d'un village de la région de Bordj Bou-Arréridj durant les années 1950. Abdelhak, un jeune qui aspire à un avenir meilleur, refuse de condamner sa vie consacrée au travail de la terre et décide de quitter son village natal pour émigrer en France où il exercera divers petits métiers. De retour au pays, il retrouve son village souffrant de la sécheresse et décide, cependant, de concevoir un projet pour œuvrer à découvrir une source afin d'amener l'eau jusqu'aux terres infertiles. En même temps, le jeune Abdelhak tombe amoureux de Zohra, une fille native d'un camp adverse qui décide de le rejoindre pour l'aider dans l'œuvre de réconciliation entre les deux camps. Le travail de canalisation se fait, avec le temps, à un rythme rapide, car tous les villageois ont fini par s'entraider et finalement l'eau arrive au village. Une grande fête est organisée pour célébrer cet événement, baptisé «la fête de l'eau». Le mariage d'Abdelhak et de Zohra a eu lieu à cette occasion. El-Hamel, ce jeune homme natif du camp adverse d'Abdelhak, demeure encore attaché à une ancienne vengeance. Il n'a pas accepté la réussite du projet de son rival et décide ainsi avec des complices d'agresser Abdelhak, pendant que ce dernier était en pleine besogne, et lui pointe son couteau à la poitrine. Peu de temps après, Abdelhak succombe à ses blessures. Les agresseurs tentent de prendre la fuite, en vain, car les villageois ont réussi à les attraper. Brisée par l'émotion, Zohra sèche ses larmes et lance à la face d'El-Hamel : «Abdelhak n'est pas mort, il est dans mes entrailles, Abdelhak s'est réincarné dans la source dont il faut prendre soin si l'on veut servir la mémoire de celui qu'il a découverte.»