En fait la colonie embarque sur «Le Banel» un bateau en mauvais état. Il est d'origine vénitienne et figure dans les prises de la première campagne d'Italie. Les guerres napoléoniennes ne l'ont guère épargné et, en dépit des réparations dont il a été l'objet, c'est un navire que l'ont peut encore à peine mettre à l'eau. La coque radoubée, on lui a changé de nom, lui attribuant celui d'un général tué lors de la prise de Cossaria, en 1796 et on l'a intégré dans la flotte impériale. Quelque temps après, on l'a envoyé à Malte pour rapatrier des prisonniers français. Chargé de cette mission, le lieutenant de vaisseau, Joseph-Thérèse Callamand, s'est aperçu, dès que le bateau a été mis en mer, que les réparations n'étaient pas suffisantes, mais il a accepté quand même, quand on le lui a demandé, de conduire le nouveau le bateau, mais, cette fois, sur une distance beaucoup plus importante que Malte : l'Amérique ! Sur le bateau, il y a beaucoup de civils, certains accompagnés de leur épouse. Ils voulaient s'installer à Saint-Domingue, pour y commencer une nouvelle vie, une fois la colonie reprise en main. En fait dès le lendemain de l'embarquement «le Banel» connaît les premiers ennuis importants : il prend huit pouces d'eau à l'heure, ce qui peut, si la brèche n'est pas colmatée, prendre de grandes proportions.