Les producteurs estiment que les pouvoirs publics n'ont pas honoré leurs engagements. La polémique relative au prix du sachet de lait refait surface. Estimant que les autorités n'ont pas tenu leur promesse quant à la révision de la marge de soutien du prix de cet aliment pour les mois allant de mai à septembre 2007, la filière lait de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa) revient à la charge. Ainsi, la Cipa convoquera ce matin une assemblée générale «à caractère urgent», pour discuter de cette problématique qui tarabuste les producteurs de lait en Algérie. Aussi, dans l'ordre du jour préétabli, il est question d'une rencontre avec le secrétaire général de l'Unpa (Union nationale des paysans algériens), sur la situation de la filière, passé, présent et futur, dans ses phases «vaches laitières, lait cru et lait reconstitué». Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, les membres de la filière lait de la Cipa se disent «frustrés parce que non satisfaits par les engagements pris par les pouvoirs publics en vue de la mise en place d'un mécanisme d'approvisionnement sécurisé du marché national en poudre de lait». Pour rappel, le ministère du Commerce avait accordé, au mois de mai dernier, aux producteurs de lait, une subvention de 15 dinars par litre. Cette décision a été prise après consultation entre les ministère du Commerce et celui des Finances, en tenant compte de l'augmentation vertigineuse des prix de ce produit de première nécessité sur les marchés internationaux. Les producteurs de lait avaient alors estimé que cette initiative allègera, un tant soit peu, leurs pertes. Néanmoins, quatre mois après cette décision, les producteurs ont constaté que ces mesures n'étaient, au bout du compte, que de la poudre aux yeux, ne visant, de surcroît, qu'à apaiser les tensions. Dans le communiqué transmis à notre rédaction, les membres de la filière lait de la Cipa considèrent que «leur sacrifice et leur engagement pour maintenir leur production durant les mois précédents et particulièrement durant le mois sacré du Ramadhan, n'ont pas été appréciés à leur juste valeur». Pis encore, ils estiment que «toute initiative d'investissement dans le pays est remise en cause». Les transformateurs et producteurs de lait en sachet menacent: leur mécontentement «est annonciateur d'un débat riche en événements, risquant d'aboutir à des décisions difficiles à maîtriser». Les regards seront donc braqués sur la rencontre qui se tiendra aujourd'hui, à 10h, au siège de la Cipa.