Rencontre n Le colloque portant sur l'apport de la femme dans la production du savoir dans le monde arabe contemporain s'est achevé, hier, à l'auditorium du théâtre de verdure (El-Aurassi). Les intervenantes se sont accordées à dire que «la femme arabe a relevé ces dernières décennies un grand défi, celui d'accéder au droit du savoir». Cela lui a permis d'occuper certains domaines longtemps réservés aux hommes et d'être en conséquence l'égale de ces derniers. Cela lui a permis également de s'investir dans les domaines de la création artistique et de la pensée intellectuelle ainsi que dans le domaine de la recherche scientifique. La femme arabe contemporaine se révèle alors productrice et détentrice du savoir. «La femme arabe contemporaine participe activement, et dans tous les domaines, à des projets de société et à des perspectives d'avenir», ont-elles fait remarquer. «L'accès des femmes à la science et à la technologie les a rendues visibles et audibles dans un espace public de savoir masculin, longtemps réservé», a déclaré Narjys el Alaoui, universitaire marocaine, ajoutant : «Cet accès est le fruit d'une combinaison post-indépendance : choix politique, volonté économique et projet social, avec adaptation et engagement, ont légitimé l'élan des femmes vers cette modernité, qui est la leur.» Il se trouve cependant que, en dépit de ces acquis, la femme arabe continue de rencontrer divers obstacles à son émancipation culturelle et à son épanouissement intellectuel. Mouna Ouadh Bachrahil, universitaire yéménite, a relevé «l'absence au Yémen de la création féminine au sein du mouvement culturel, alors qu'il existe des femmes susceptibles de créer et de produire». Et de poursuivre : «La ville d'Aden porte en elle la mémoire de ces femmes qui ont marqué les différents domaines de l'art et de la culture comme la musique ou la chanson, la littérature… Cela revient aussitôt à dire que l'environnement social yéménite ne permet pas à la femme de se dire pleinement et de faire valoir ses potentialités créatrices. Pour sa part, l'Egyptien Samih Chaâlan a expliqué que la femme arabe – il est question ici de la femme égyptienne – joue un rôle important dans l'éducation des enfants et la transmission du savoir et le développement intellectuel, et cela grâce au conte populaire, el hadouta, par lequel elle initie les enfants aux valeurs humaines et aux comportements sociaux. Cet apprentissage, elle le fait d'une manière inventive et créatrice. Abondant dans le même sens, Nahla Abdallah Imam, également universitaire égyptienne, a, mis l'accent sur le rôle de la femme arabe dans la préservation du patrimoine culturel et sa réutilisation d'une façon créative dans la vie quotidienne. La libanaise Outfa Hamadi Hachem a évoqué l'apport de la femme dans la création théâtrale comme Sihem Nacer et Naïla el-Atrach. «La femme arabe s'est singulièrement distinguée dans la production théâtrale aussi bien dans la mise en scène, l'interprétation, la scénographique que dans l'écriture scénique», a-t-elle dit.