Explications n Les services de sécurité étaient au courant depuis des mois que le Conseil constitutionnel allait être la cible d'un attentat, a reconnu hier le ministre de l'Intérieur. Les terroristes planifiaient de faire souffler sept édifices, les institutions les plus stratégiques de par leur poids à travers la capitale et les commanditaires font partie du Gspc, a affirmé le ministre de l'intérieur et des collectivités locales, hier soir au Centre International de Presse (CIP) lors d'un point de presse dans lequel il est revenu sur les doubles attentats à la voiture piégée. «Nous disons formellement, sans l'ombre d'un doute et d'une manière sûre, que c'est l'œuvre du Gspc, car après les attentats du 11 avril et la vague d'arrestations qui s'en est suivie, les éléments arrêtés dont ceux du groupe de Boumerdès avaient déclaré aux enquêteurs, une fois passés aux aveux, que le Conseil constitutionnel et six autres cibles étaient visés. En somme, ces mêmes éléments avaient avoué détenir les plans de sept cibles», a fait savoir Nourredine Yazid Zerhouni qui affirmait, dans ce registre, que les deux attentats et selon les éléments d'informations dont disposaient les services de sécurité, «étaient planifiés et préparés depuis des mois». «Il est impossible que ce genre d'attaque soit préparé en deux ou trois jours seulement», a-t-il précisé. Devant pareille certitude, pourquoi n'a-t-on pas alors redoublé de vigilance sachant pertinemment que le Gspc, affilié depuis longtemps à la nébuleuse Al-Qaîda, allait frapper ou alors, y a-t-il eu de graves défaillances dans le dispositif sécuritaire ? Là, Zerhouni répond que même si, sur le terrain, «un grand nombre de réseaux a été démantelé au fil des semaines et des mois, il n'y a pas plus facile qu'un attentat à la bombe même avec le déploiement de toutes les mesures de sécurité» ou encore qu'«il ne faut pas dire que nous sommes à l'abri», surtout du fait qu'«aucun dispositif, aussi rigoureux soit-il, n'est fiable à 100%». La principale riposte, de l'avis du ministre de l'Intérieur, consiste à «redéployer le dispositif sécuritaire» pour «annihiler les actions désespérées d'une organisation en perte de vitesse». Dans sa lecture des faits, le choix du timing n'a pas été fortuit. «Les terroristes pensaient qu'il y avait eu baisse de vigilance après les dernières élections locales pour lesquelles des mesures sécuritaires exceptionnelles avaient été prises et ils ont agi dans ce sens», a-t-il expliqué. Attentats kamikazes ou véhicules bourrés d'explosifs actionnés à distance ? Zerhouni plaide plutôt pour la première hypothèse sans écarter évidemment la seconde. «Les premiers éléments dont nous disposons actuellement laissent penser que ce sont des attentats kamikazes mais les enquêteurs n' écarteront, naturellement, aucune piste. La piste d'attentats télécommandés reste aussi plausible, comme c'était le cas par le passé», a-t-il affirmé.