Résumé de la 4e partie n L'histoire de Cynthia s'annonce fascinante. Elle a une demi-sœur qui a hérité de la grande villa. Cynthia reposa la brosse sur la commode. Pourquoi avoir cédé à l'impulsion qui l'avait poussée à venir ici ? Sortie de prison depuis deux semaines, elle avait à peine assez d'argent pour vivre pendant six mois, elle ignorait ce qu'elle pouvait ou voulait faire de sa vie. Avait-elle eu raison d'engager de telles dépenses pour louer le bungalow, louer une voiture ? Tout ça avait-il une utilité ? Qu'espérait-elle trouver ? Une aiguille dans une meule de foin, pensa-t-elle. En pénétrant dans le petit salon, elle se dit que cette maison était certes minuscule comparée à la demeure de Stuart, mais elle lui paraissait carrément seigneuriale après toutes ces années d'emprisonnement Dehors, la brise courait sur la mer, formant des moutons d'écume. Cynthia sortit sur la véranda, à peine consciente de la douleur qui lui élançait le poignet, serrant ses bras contre elle pour se protéger du froid. Seigneur, soupira-t-elle, pouvoir respirer l'air frais, savoir que si l'envie lui prenait de se lever à l'aube pour aller marcher sur la plage comme elle le faisait lorsqu'elle était enfant, personne ne l'en empêcherait. La lune aux trois quarts pleine, semblable à un disque dont on aurait soigneusement découpé un morceau, nappait l'eau d'un miroitement argenté. Au loin, la mer semblait noire et impénétrable. Contemplant l'immensité de l'océan devant elle, Cynthia se remémora la nuit où Stuart avait été assassiné. Puis elle secoua la tête. Non, elle ne voulait pas y penser maintenant. Pas ce soir. Ce soir, elle désirait que la paix environnante lui emplisse l'âme. Elle allait se coucher, laissant la fenêtre grande ouverte pour que le vent frais de la nuit pénètre dans sa chambre, et blottie sous les couvertures, elle sombrerait dans un profond sommeil. Elle se lèverait tôt demain matin et irait marcher sur la plage, sentir le sable humide sous ses pieds, chercher des coquillages comme elle le faisait lorsqu'elle était enfant. Demain. Oui, elle allait s'octroyer la matinée du lendemain pour tenter de reprendre goût à la vie, retrouver son équilibre. Puis elle commencerait son enquête, une recherche probablement vaine, celle de la seule personne à savoir qu'elle avait dit la vérité. Le lendemain, laissant Alvirah préparer le petit-déjeuner, Willy prit la voiture pour aller chercher les journaux du matin. Il revint avec un paquet de muffins aux myrtilles bien dorés et tout chauds. «J'ai demandé autour de moi, dit-il à Alvirah. Tout le monde m'a conseillé le Mercantile à côté du commissariat de police ; ils font les meilleurs muffins du Cape.» Ils mangèrent sur la table de la terrasse. Tout en entamant son deuxième muffin, Alvirah observa les joggeurs matinaux sur la plage. «Regarde, c'est elle ! — Qui elle ? — Cynthia Lathem. Ça fait au moins une heure et demie qu'elle est partie. Je parie qu'elle meurt de faim.» Lorsque Cynthia gravit les marches qui menaient de la plage à sa terrasse, elle se trouva nez à nez avec une Alvirah souriante qui la prit fermement par le bras. «Je suis réputée pour mon café et j'ai fait du jus d'orange. Et vous allez goûter les muffins aux myrtilles (à suivre...)