Résumé de la 3e partie n Jean-yves accueille le curé qui n'y est pas allé par quatre chemins pour lui dire les raisons de sa visite. Ce qui n'a pas plu au jeune homme. Elle m'a tout expliqué et elle a beaucoup insisté pour que je vienne vous voir à cette heure tardive. Pour vous dissuader de faire votre essai. Sinon, croyez bien que j'aurais choisi un moment plus convenable pour vous faire une visite protocolaire... Comment ça, ma mère ? Ce n'est certainement pas ma mère qui est venue vous voir. Pour une raison bien simple : elle est morte il y a dix ans. Et d'ailleurs, sa tombe est dans l'enclos paroissial. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? — Ecoutez ! Il y a à peine une heure, une femme qui pouvait avoir dans les soixante-cinq ans, vêtue d'un tailleur en tweed beige et gris, très élégante, est venue à la cure. Elle marchait en s'appuyant sur une très jolie canne ornée d'un pommeau doré. Peut-être était-ce de l'or d'ailleurs... Jean-Yves du Faré bondit de son fauteuil : il court jusqu'au porte-parapluies qui se trouve dans le vestibule : — Une canne à pommeau d'or ! C'est celle-là ? — Oui, effectivement, il me semble bien que c'est celle-là. — Il y a dix ans qu'elle est là, à I'endroit même où ma mère l'a déposée avant de tomber morte dans le vestibule. Quelqu'un a trompé votre bonne foi. Quelqu'un a osé venir vous voir en se faisant passer pour ma mère ! Mais je saurai qui c'est. Je sais que mes concurrents sont prêts à tout pour me décourager. Ils ont trop peur de ma réussite. Mais enfin, de là à se faire passer pour ma défunte mère, ils ne manquent pas d'air ! L'abbé ne sait plus trop que dire : — En tout cas, la personne que j'ai reçue n'avait de toute évidence qu'une idée en tête, vous protéger ! Je revois encore le geste qu'elle a fait en joignant les mains. Sa chevalière en or s'est mise à briller sous la lampe d'un éclat vraiment très fort. Une chevalière comme celle que vous portez au petit doigt. — Justement, cette chevalière est celle de ma défunte mère ! Bon, l'abbé. Excusez-moi, je vous remercie de votre démarche mais toute cette histoire me tape un peu sur les nerfs. Je ne vous raccompagne pas jusqu'à la grille. Vous n'allez pas vous perdre. Nous nous reverrons à l'occasion. Et merci de votre visite. Malgré la politesse des propos, le ton de Jean-Yves du Faré a perdu toute cordialité. Au village, le lendemain, on confirme à l'abbé que la marquise est bien morte depuis dix ans. La tombe, soigneusement entretenue, est là, dans l'enclos paroissial. L'abbé Le Dantec est en train de la contempler quand on l'appelle : — Monsieur l'abbé ! Monsieur l'abbé ! Un malheur est arrivé. Le marquis du Faré : il vient de se tuer en essayant un nouvel engin... Il est bien parti du saut du Diable, et puis son truc s'est plié en deux. Ceux qui connaissent disent qu'il s'est mis en portefeuille ! Il est tombé tout droit. Mort sur le coup.