Délai n Alors que les opposants des deux bords menacent de faire avorter toute relance du processus de paix, Israël et les Palestiniens semblent bien réengagés sur la voie d'un dialogue de paix. L'année 2007 s'achève sur une note relativement encourageante pour les Palestiniens et les Israéliens. A Annapolis, ils ont repris les pourparlers et leur «parrain», George Bush, a fait savoir qu'il se rendrait au Proche-Orient en janvier prochain. Cela faisait sept ans que «le processus de paix» israélo-palestinien était dans les limbes. Depuis les accords d'Oslo en 1993 comportant une reconnaissance mutuelle entre Israël et Palestiniens, et l'échec du sommet de Camp-David en 2000 qui a débouché sur la seconde Intifada, les tentatives de parvenir à une résolution du conflit se sont soldées par des déceptions. Il aura fallu plusieurs bouleversements pour tenter de relancer le dialogue ces derniers mois, le principal étant le coup de force du Hamas dans la bande de Gaza. Cette fracture entre le Hamas et le Fatah du président Mahmoud Abbas, l'a affaibli sur le plan intérieur, mais a contribué, selon les analystes, à restaurer la légitimité internationale qui faisait défaut à l'Autorité palestinienne lorsqu'elle partageait le pouvoir avec les islamistes. La nomination par Abbas d'un Premier ministre respecté sur la scène internationale, Salam Fayyad, a été essentielle face au Hamas et son refus de reconnaître l'existence d'Israël. Il ne restait plus qu'à convaincre les Israéliens de participer à une réunion internationale destinée à relancer le dialogue, ce dont s'est chargée l'administration américaine. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président Abbas, sous le parrainage de Bush, se sont donc rendus à Annapolis et y ont promis de négocier un accord définitif en vue de la création d'un Etat palestinien. «Le but principal de la conférence d'Annapolis était de lancer les négociations entre Palestiniens et Israéliens, et c'est ce qui s'est passé», en a conclu Abbas dans un récent entretien à la presse égyptienne. «Nous partons de la supposition que les deux parties vont entamer des négociations avec l'intention de les faire avancer», a, pour sa part, estimé Olmert. Aujourd'hui, il est selon les observateurs, très tôt de dire que la fin de 60 ans de violences approche, les dossiers en suspens étant potentiellement explosifs, alors qu'il n'y a aucun accord en vue pour les régler. Ils portent sur le tracé des frontières d'un futur Etat palestinien, la souveraineté sur Jérusalem-Est annexée par Israël, le droit au retour de 4,1 millions de réfugiés palestiniens, la fin de la colonisation juive. «Le défi le plus important des négociations est celui des extrémistes des deux camps», met en garde un négociateur palestinien. Au cours de l'année 2008, il faudra en effet compter avec les opposants. «Toutes les options sont possibles pour répondre à tout acte criminel, en particulier après la conférence d'Annapolis qui a donné aux israéliens le feu vert pour commettre encore plus de crimes contre notre peuple», ont averti les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas. Côté israélien la droite nationaliste, conduite par l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, a d'ores et déjà lancé une campagne contre ce nouveau processus, sous la bannière «Jérusalem, par-dessus tout».