Le procès de vingt-neuf Tunisiens inculpés de «complot contre la sûreté de l'Etat» a été renvoyé, hier, samedi, au 22 décembre prochain à la suite d'une audience marquée par un incident et le retrait de la plupart des avocats de la défense. Une vingtaine d'avocats se sont retirés du tribunal avec l'accord des dirigeants du barreau et une bagarre a mis aux prises les accusés avec les agents de sécurité, en pleine audience. Les membres de ce groupe, dont le procès s'est ouvert au mois de novembre dernier, ont été arrêtés après des accrochages armés survenus l'année dernière au sud de Tunis, qui avaient fait 14 morts, dont deux agents de sécurité. Les vingt-neuf encourent la peine capitale pour «complot contre la sûreté de l'Etat», «tentative d'attaques visant à renverser le régime», assassinats, maniement d'armes et adhésion à une organisation terroriste. Le 30e coaccusé est jugé, quant à lui, pour avoir dissimulé des données sur la préparation d'actes terroristes, dans une propriété de sa famille, située à 40 km de Tunis. L'incident a éclaté à l'audience lorsque des agents de sécurité ont cherché à maîtriser les prévenus qui voulaient quitter l'audience dans la foulée du retrait de leurs avocats. Ces derniers conduits par le bâtonnier insistaient en vain sur un report des débats alors que le président de la Cour commençait à donner lecture à un acte d'accusation en 34 pages. Selon Tunis, les six meneurs du groupe dénommé Armée d'Assad Ibn Fourat, dont cinq Tunisiens et un Mauritanien avaient séjourné dans les maquis du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), devenu branche d'Al-Qaîda au Maghreb.