Résumé de la 8e partie n Alors que tout le monde ne parvient pas à tuer la bête, une héroïque mère de famille la fait fuir, sauvant ainsi ses enfants. Cependant, aux Etats particuliers du Gévaudan, c'est le ras-le-bol général : les chasseurs dépêchés par le roi ne font rien, tandis que les femmes et les enfants se font massacrer. Le 26 mars, une réunion a lieu, le syndic Lafont écoute les propositions qui lui sont faites. Une première revendication fait l'unanimité. — Nous demandons qu'on envoie dans l'immédiat un corps de troupe de 1 000 hommes ! — Plutôt 1 200 hommes, il faut couvrir toutes les régions du pays ! — Il faut placer les troupes sous le commandement d'un officier du pays et non plus sous les ordres d'un étranger, les Etats Particuliers demandent que le comte Morangiès dirige les opérations. — Il faut que les troupeaux soient gardés par deux ou trois hommes armés, en laissant les enfants dans les maisons, puisque c'est à eux que la bête en veut ! Une autre proposition a été faite : faire appel aux braconniers qui connaissent très bien les forêts et les bêtes, en les laissant par groupes de quatre ou cinq. Lafont se rend chez l'Intendant général et lui soumet les propositions. Après les avoir lues, l'Intendant répond : — Vous n'aurez ni armes ni troupes. Le roi a désigné les Donneval et les a dotés de tous les pouvoirs pour tuer la bête ! — Mais jusqu'à présent, il n'y a rien eu et les massacres continuent ! — Il faut leur écrire pour qu'ils hâtent la procédure. Dès qu'il retourne chez lui, Lafont adresse une circulaire aux paroisses, leur demandant de prévenir les Donneval, d'une grande battue pour le dimanche 21 avril. Les Donneval reçoivent l'exprès, mais ne manifestent aucun empressement. A Mendès, les gentilshommes leur rendent visite. — Nous sommes prêts à vous fournir toute l'aide que vous jugerez indispensable. Nous avons d'excellents chasseurs ! Mais les Donneval refusent. — Nous préférons agir seuls ! Le 21 avril, la grande battue a lieu. Sans résultat comme les autres, puisque la bête n'a même pas été débusquée. Un autre rendez-vous est pris le 23 avril. Cette fois, les fameux chasseurs rapportent… une louve ! elle a été très maltraitée par les chiens avant que les paysans ne lui assènent chacun un coup de baïonnette. — C'est la bête ! Elle pesait à peine une quarantaine de livres, mais beaucoup de gens pensent qu'il pourrait s'agir de la bête. Un chirurgien et un médecin lui ouvrent le ventre : on découvre à l'intérieur des os, qui peuvent être d'animaux ou d'humains, et quelques chiffons, sans doute de vêtements, qui pouvaient indiquer qu'il pourrait s'agir de la bête. Mais l'hypothèse est vite abandonnée, puisque la bête venait, de nouveau, de se manifester ! (à suivre...)