Il faut dire qu'il suffisait de deux jours de navigation pour se rendre à Almeria où se trouvaient les ateliers textiles les plus réputés de l'Occident musulman et surtout ses chantiers navals. Honaïne, elle, était l'une des principales routes de pénétration africaines : elle partait de Tlemcen, avant de gagner le Tafilalet par où on accédait au Soudan (le Mali actuel), où se négociaient l'or, les gommes odorantes et les esclaves. L'arrivée au pouvoir d'un des fils de la région, Abdelmoumène, au poste suprême de chef des Almohades, va insuffler à la cité une nouvelle dynamique. C'est lui qui va, en déclarant la guerre à l'Andalousie, transformer Honaïne en chantier naval ; mais c'est au XIIIe siècle que le port et la ville vont revêtir une importance capitale, devant le port de Tlemcen, en remplacement d'Archgul, après avoir été celui de Nédroma. Tout au long des XIII, XIV et XVe siècle, Honaïne devient l'un des chantiers navals le plus réputés de la région. Les Tlemcéniens en avaient fait une sorte de capitale économique. C'est pourquoi, les souverains mérénides, toujours préoccupés par l'annexion de Tlemcen, occupèrent d'abord Honaïne, avant de s'attaquer à la capitale, pour la couper de ses renforts.