Dilemme n La hausse des prix des denrées alimentaires s'élargit au moment où des interrogations sont formulées à propos des subventions dégagées par l'Etat et de l'augmentation des salaires des fonctionnaires. C'est le cafouillage : les Algériens accueilleront le nouvel an dans l'incertitude la plus totale. Dégradation du pouvoir d'achat, hausse improbable des salaires de 1,5 million de fonctionnaires, hausse vertigineuse des prix des produits de large consommation. Tout y est ! Les prix des produits de large consommation flambent dans tous les marchés. Ces denrées sont devenues difficilement accessibles pour de larges couches de la société. Le pire, cependant, est à craindre. Il faut rappeler que le ministre chargé des Ressources en eau avait prédit, début 2007, une révision à la hausse des factures de la consommation en eau potable dès janvier 2008. Pour le moment, on ne fait pas de déclarations à ce sujet, mais rien n'exclut cette éventualité. Il reste à savoir aussi si les pouvoirs publics résisteront encore longtemps devant les pressantes demandes de Sonelgaz relatives à l'augmentation des tarifs de consommation en électricité. Les boulangers se manifesteront-ils pour réclamer une nouvelle fois la hausse du prix subventionné du pain qui ne se vend plus à 9,50 DA, mais à 10 DA l'unité ? Les pouvoirs publics, pris de court, annoncent des mesures temporaires. C'est ainsi que le gouvernement Belkhadem décide de subventionner le lait en sachet pour maintenir les prix à leur niveau actuel (25 DA/l). Il a décidé aussi de subventionner la semoule afin de la commercialiser entre 36 et 40 DA le kilo. Tout le monde se rappelle la mesure portant, dès septembre dernier, importation massive de la pomme de terre, dont les opérateurs ont été exonérés d'impôts. D'autres produits essentiels seraient subventionnés, promet-on. L'autre mesure, favorable aux salariés, concerne l'abattement sur l'Impôt sur le revenu global (IRG) qui entrera en vigueur début 2008. Le gouvernement table aussi sur la hausse des salaires de la Fonction publique promise dans un premier temps dès janvier prochain. Depuis hier, l'on sait que cette mesure, stimulée par la très contestée nouvelle grille des salaires, ne sera pas appliquée avant février 2008. C'est le directeur de la Fonction publique Djamel Kharchi, cité par le quotidien Echourouk, qui le déclare : «Les augmentations des salaires seront appliquées de façon graduelle en fonction des secteurs d'activité et avec effet rétroactif.» Il a rappelé qu'«il n'y aura aucune augmentation tant que le projet de statut particulier n'est pas prêt». A ce propos, une réunion de travail est prévue pour aujourd'hui entre l'UGTA et la direction de la Fonction publique autour des statuts particuliers (une vingtaine) qui restent à élaborer. L'ancien Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, prévient : «Le choix d'augmenter les salaires ne pourrait, en aucun cas, constituer un palliatif pour faire face à une crise mondiale des matières premières, comme les oléagineux et le blé.»