Au moment où leurs collègues titulaires profitent des vacances hivernales pour se reposer, les enseignants contractuels, quant à eux, observent quotidiennement des sit-in à l'entrée de la Maison de la presse Tahar-Djaout pour faire entendre leurs doléances. Hier encore, un nombre important d'enseignants contractuels était au rendez-vous pour dénoncer les conditions précaires dans lesquelles ils exercent et leur statut de contractuels qui perdure. A titre d'exemple, leurs salaires sont revus à la baisse et le congé annuel ne leur est pas payé. Aujourd'hui, ces enseignants ont décidé d'en finir avec cette situation en s'organisant dans une Coordination des enseignants contractuels (Ceca) qui vise à rassembler l'ensemble de ces travailleurs de l'éducation dont le nombre dépasse les 40 000 au niveau national. Un seul mot d'ordre : «L'intégration de l'ensemble des collègues concernés dans le secteur». «Nous en avons marre de cette situation. Plus de six ans que nous souffrons de l'instabilité», dira une enseignante de langue française, présente au rassemblement d'hier. Lui emboîtant le pas, sa collègue de philosophie nous a indiqué que leurs salaires n'ont pas été perçus et ce, depuis le début de l'année scolaire. Pis encore, ces salaires de «misère» ont été revus à la baisse pour des raisons injustifiées. «Je n'arrive pas à comprendre comment nos salaires ont été diminués par rapport à ceux de nos collègues titulaires ou stagiaires», s'interroge une enseignante d'espagnol. Et d'ajouter : «Ils l'ont réduit de 23 000 DA à 19 000 DA puis ils l'ont encore baissé à 16 000 DA aux PES. Pour les PEM, il tourne autour de 14 000 DA. C'est aberrant», commente-t-elle. Abordant la prochaine grille des salaires, un enseignant d'éducation physique craint le pire. «Notre cas ne figure pas dans les différentes catégories. Peut-être, vont-ils nous envoyer au ministère de la Solidarité nationale qui s'occupe des cas exceptionnels. Faut-il expliquer aux responsables du secteur que nous sommes des travailleurs à part entière et qu'ils arrêtent de nous considérer comme des sous-enseignants ou des enseignants de deuxième degré ?», se désole-t-il. Pour cela, les enseignants contractuels, organisés au sein de la Ceca, décident de maintenir leur mouvement de protestation jusqu'à l'aboutissement de leurs droits. «Nous appelons les autorités au respect de leurs engagements, et ce, par l'intégration de l'ensemble de nos collègues contractuels…», lit-on dans l'appel destiné aux responsables de l'Education. La coordination des enseignants contractuels d'Alger compte élargir le mouvement de protestation à l'ensemble des régions du pays dans les jours à venir. Décidés plus que jamais à en finir avec cette «précarité», les concernés promettent de durcir le ton, si les autorités ne répondent pas à leurs revendications, en saisissant les instances, les plus hautes du pays, à savoir le Parlement et la présidence. Un appel est d'ores et déjà lancé aux collègues à travers le territoire national pour se mobiliser autour de leur cause.