Accusations n Ce renvoi du scrutin «était une excuse pour faire gagner du temps» à Musharraf «pour trouver des moyens de truquer les élections», estime l'opposition. Les élections législatives et provinciales prévues le 8 janvier au Pakistan seront reportées au mois de février, «officiellement» : en raison des violences qui ont suivi l'assassinat de Bhutto. Une nouvelle date pour les législatives sera officiellement annoncée ce mercredi par la Commission électorale. Mais des responsables du gouvernement, comme de cette institution, ont indiqué ces derniers jours que le scrutin serait repoussé en février, après les violences consécutives à la mort de l'ex-Premier ministre. «Il apparaît impossible d'organiser les élections le 8 janvier, le scrutin peut être reporté», a simplement assuré mardi le porte-parole de la Commission. Mais le scrutin ne sera pas repoussé «au-delà» du mois prochain, a complété un membre de la Commission. «Nous annoncerons la date demain (aujourd'hui, mercredi, ndlr) après consultation avec les partis politiques», a précisé le porte-parole. Dans ce contexte, le président Pervez Musharraf s'adressera ce mercredi à 15h 00 GMT à la nation. Selon un haut responsable gouvernemental, «Musharraf insistera sur la nécessaire unité de la nation après la mort tragique de Benazir Bhutto et sur la manière dont des terroristes tentent de saper la sécurité du pays». En fait, la décision de différer les élections a été prise dès lundi après des réunions de la Commission électorale et de M. Musharraf avec ses conseillers. Le fils de Mme Bhutto, Bilawal Bhutto Zardari, 19 ans, intronisé président du PPP, est arrivé mardi à Dubaï où il a vécu des années en exil avec sa mère. Un porte-parole du parti de l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), a déclaré que la position de la PML-N «rejoignait exactement» celle du PPP. Selon le PPP, Mme Bhutto s'apprêtait à «prouver» que le camp Musharraf allait «truquer» les élections pour se maintenir au pouvoir, a assuré le PPP. Les Etats-Unis, qui ont perdu une carte maîtresse avec la disparition de Mme Bhutto, voient leurs options se limiter et continuent de parier sur le président Musharraf. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, Washington a fait du chef de l'Etat son allié principal, dans la région, pour sa «guerre contre le terrorisme». Ainsi, les Etats-Unis pourraient juger acceptable un report des législatives, mais veulent qu'une nouvelle date précise soit fixée, a déclaré un porte-parole du département d'Etat, Tom Casey.