Décompte n Selon les déclarations faites en juillet 2007 par le ministre chargé de la Justice, Tayeb Belaïz, ils sont 17 Algériens parmi les 300 prisonniers qui séjournent actuellement dans ce bagne. Un cas a été réglé et il ne reste que 16 cas à traiter, précise-t-il. M. Belaïz ne donne cependant aucun détail s'agissant ce cas «réglé». Dans ce contexte, le secrétariat général d'Amnesty International (AI) a rapporté le cas d'un Algérien qui refuse de rejoindre le pays. Il s'agit de Ahmed Belbacha. Il a été déclaré «libérable» depuis février 2007. Son parcours ? Recevant des menaces de mort en Algérie, il demande l'asile politique au Royaume-Uni. Alors que sa demande d'asile est à l'étude, il part au Pakistan où il se fait arrêter et remettre aux forces américaines. Ces dernières le placent à Guantanamo. Selon AI, le Royaume-Uni a fait savoir qu'il n'allait pas intervenir en sa faveur car il n'avait pas de résidence au moment de son arrestation. En août 2007, la Cour suprême des USA a rejeté sa demande d'injonction contre son rapatriement en Algérie. La suite de son cas reste méconnue. Un rapport établi en juin 2007, par six organisations de défense des droits de l'Homme – sous le titre : «La responsabilité des Etats-Unis dans les disparitions forcées de la guerre contre le terrorisme» – a dressé une liste de 39 personnes. Aucun nom d'Algérien n'a été mentionné. La section algérienne d'AI dit ne pas disposer d'éléments d'information à propos de la communauté algérienne présente à la base navale US. Non seulement la section ne dispose pas d'information à ce sujet, mais elle ne peut pas aussi en parler. Le règlement intérieur de l'organisation interdit aux sections de parler des atteintes aux droits humains commises dans le pays où elles sont implantées, objecte-t-on. Cette ligne de conduite est imposée beaucoup plus aux cellules ouvertes dans les pays du «tiers monde» alors que les bureaux européens, eux, ont la liberté d'action. Si la section algérienne ne dispose pas d'information concernant l'identité et le devenir de ses compatriotes, en revanche elle participe à la campagne mondiale exigeant la fermeture de Guantanamo. La section annonce en fait avoir adressé dans ce sens quelque 414 correspondances à l'ambassade des Etats-Unis à Alger. La campagne en Algérie a été lancée depuis une année, alors que la campagne mondiale a été initiée dès mars 2005 par le secrétariat international de cette ONG basée à Londres (Angleterre). Sur les cartes distribuées par AI, il est écrit : «Nous demandons la fermeture du camp de détention de Guantanamo, la libération ou l'inculpation et le jugement des personnes détenues conformément aux normes internationales d'équité et l'ouverture d'une commission d'enquête sur la politique et les pratiques de détention des Etats-Unis dans le cadre de "la guerre contre le terrorisme"». Ces cartes peuvent être réclamées à l'association dont le siège se trouve au 10, rue Mouloud-Zadi, près du Sacré-Cœur, à la rue Didouche-Mourad (Alger-Centre).