La brusque flambée des prix doit être replacée dans son contexte. Celui de l'offre et de la demande, bien sûr, mais aussi celui des années perdues à changer de fusil d'épaule. La révolution agraire, partie d'un bon sentiment, n'a pas donné les résultats escomptés. En 1974, dans la wilaya de Jijel, une surproduction de tomates n'a pu être écoulée vers la wilaya de Mascara en manque de ce précieux fruit. La cause ? Les textes qui empêchaient, à l'époque, la commercialisation de la production agricole hors de la wilaya d'origine pour faire échec à la spéculation des «mandataires». Le temps d'effectuer un virage à 180° et il était (presque) trop tard. Aujourd'hui, des pommes, parfumées et savoureuses, vendues entre 150 et 170 DA le kilo dans les marchés de la capitale, sont cédées par des pomiculteurs de Djelida (wilaya de Aïn Defla) à 30 DA le kilo. Sorties des chambres froides, mises en circulation hors saison, elles sont vendues aux prix que l'on sait. La production algérienne, notamment dans le domaine agricole, même si elle a considérablement augmenté, ne parvient pas à couvrir les besoins. Combien d'années cela va-t-il prendre pour que les produits de l'agriculture puissent satisfaire aux besoins et, de nouveau, être exportés ?