Réaction n Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU se réunira la semaine prochaine en session extraordinaire afin d'examiner la situation dans les territoires palestiniens occupés. La réunion, prévue mercredi, est organisée à la demande des pays arabes et musulmans qui ont réuni 22 signatures sur les 47 pays membres du Conseil, a précisé l'ONU dans un communiqué. Sur le terrain Israël s'est engagé dans une escalade sanglante qui menace de tuer dans l'œuf les négociations de paix entre l'Autorité palestinienne et le gouvernement israélien. Ce samedi matin encore, au moins deux Palestiniens ont été tués au cours d'un raid israélien lancé à l'aube au nord de la ville de Gaza. Hier, l'Etat hébreu a franchi une nouvelle étape, il a bombardé des bâtiments officiels du mouvement Hamas. Le siège du ministère de l'Intérieur relevant du Hamas a été détruit ainsi qu'un local de la police maritime relevant du Hamas. L'armée israélienne intensifie depuis plusieurs semaines ses frappes aériennes et ses incursions terrestres dans la bande de Gaza. Selon l'ancien chef du département de planification de l'armée, la seule issue possible est un «cessez-le-feu avec le Hamas», qu'Israël pourrait obtenir en étant en position de force si ses responsables avaient le courage de choisir cette option stratégique. En attendant, l'escalade continue. Après une incursion particulièrement meurtrière dans la bande de Gaza, qui avait fait 17 tués dont plusieurs civils le 15 janvier, une véritable pluie de roquettes s'est abattue sur le sud d'Israël. Pour la première fois, les tirs ont été revendiqués par le Hamas. De son côté, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a ordonné jeudi soir la fermeture de tous les passages frontaliers entre Israël et la bande de Gaza. Lors d'une tournée auprès des forces israéliennes déployées autour de la bande de Gaza, le ministre a donné en outre pour consigne d'intensifier les «raids ciblés» contre les membres des groupes armés tout en «poursuivant les préparatifs pour une attaque à vaste échelle». Toutefois, le gouvernement est très réticent à lancer l'armée dans une telle opération qui, selon l'état-major, se solderait par des pertes importantes du côté israélien et obligerait l'armée à occuper durant plusieurs mois des zones entières de la bande de Gaza. Côté palestinien, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a affirmé jeudi que «les raids et l'escalade militaire d'Israël visaient à infliger un camouflet aux négociations de paix israélo-palestiniennes». Il a appelé les Etats-Unis «à intervenir rapidement pour empêcher une nouvelle détérioration, qui pourrait porter un coup fatal à la chance historique de paix». Depuis mardi, 33 Palestiniens ont été tués dans les opérations militaires israéliennes à Gaza. Côté humanitaire, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a affirmé que ses livraisons d'aide humanitaire ne passaient plus à Gaza vendredi après la fermeture ordonnée par M. Barak, s'élevant contre cette mesure qui entraîne «une détérioration supplémentaire de la situation à Gaza et une aggravation de la misère de 1,5 million de personnes».