Les experts du secteur de la petite et moyenne entreprise (PME) plaident pour l'ouverture d'un large débat sur la remise à niveau de toutes les PME sans exclure celles qui présentent des difficultés financières. Ce débat, ce sont les invités du Forum d'El- Moudjahid qui ont appelé pour, hier. Le président du Conseil national consultatif de la PME (CNC/PME), Zaïm Bensaci, a dressé un bilan peu reluisant sur la mise à niveau dont ont bénéficié nos PME dans le cadre du programme Meda1, lancé en 2002. «Le programme a touché les PME d'une manière générale. Le climat des affaires actuel est acceptable, quelques avancées ont été certes réalisées en matière de développement des PME, mais cela reste bien en deçà de ce que nous attendons», estime M. Ben Sassi qui préconise d'engager une mise à niveau par filière et par branche d'activité. Le nombre d'entreprises touchées par ce programme serait, selon l'intervenant, insignifiant, soit 450 PME qui étaient à l'origine «en bonne santé financière». Pour relancer ces entreprises considérées comme «le vecteur de la croissance et de la richesse», M. Ben Sassi estime qu'il faudrait «dégager 2% du PIB exclusivement à ce secteur». Il lance un appel dans ce cadre à la valorisation «des compétences locales en matière d'expertise et de sous-traitance», avant de réitérer ses propositions relatives à la création d'une banque spécialisée de la PME ou une caisse mutualiste dont les actionnaires seront les PME. Le président du CNC/ PME a longuement mis en relief, par ailleurs, les contraintes rencontrées par les entrepreneurs et qui demeurent très présentes sur le terrain à savoir les problèmes du foncier qui, en dépit de l'adoption de la nouvelle réglementation, persistent, les lenteurs administratives qui, dit-il, «se situent à tous les niveaux» ainsi que la relation entre les banques et les entrepreneurs qui «reste toujours biaisée». Compte tenu de tous ces aléas, l'informel a trouvé un terrain favorable à sa prolifération et a continué, selon lui, à porter préjudice à ce secteur. «Si on n'arrive pas à maîtriser ce phénomène, les futurs entrepreneurs ne trouveront pas de place», a-t-il indiqué. L'expert Sid-Ali Abdellaoui, du bureau Euro-Maghreb-Consulting s'est, de son côté, interrogé sur la place qu'auront nos PME à l'avenir avec la rude concurrence des produits venus d'outre-mer et a tenu à faire remarquer que «la mise à niveau commence par les chefs d'entreprises. L'environnement dans les entreprises n'est pas comme il devrait être. Il souffre de ses gestionnaires». Dans ce cadre, il plaide pour une mise à niveau «permanente» des ressources humaines, pour passer par la suite à l'organisation de l'entreprise, recommandant l'introduction et la maîtrise des Technologies de l'information et de la communication (TIC) et la contribution financière de l'entreprise elle-même à l'opération de mise à niveau.