Constat n L'Algérie accuse un retard certain dans les systèmes de payement. Un retard qui se répercute sur le comportement du citoyen. Ce citoyen qui, pour effectuer ses transactions, ne trouve, en effet, comme solution, que le recours à une monnaie sonnante et trébuchante. Ce qui parfois le met dans des situations très inconfortables. En effet, il n'est pas rare de voir des villas vendues à coup de dizaines de millions de dinars en espèces, ce qui est inimaginable ailleurs. Ces pratiques ont, évidemment, des conséquences sur le marché national de la monnaie, car outre le phénomène de la circulation hors circuit bancaire de la monnaie, il y a des dangers plus importants comme le blanchiment d'argent et la circulation de faux billets. C'est pourquoi, M. Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), considère que les années 2008-2009 «verront une quasi-généralisation des paiements électroniques dans toute l'Algérie». Mais cette opération est tributaire de l'engagement des commerçants dans ce processus. «Si nous avons l'assurance que les commerçants (grandes surfaces commerciales, restaurants...) marcheront dans notre ligne, dans les 15 à 24 mois prochains nous atteindrons le rythme d'expansion qu'a connu la téléphonie mobile qui est passée de 500 000 à 2 millions d'utilisateurs en cinq ans». Le ton est donné, mais la réalité du terrain pourrait faire déchanter le représentant de l'Abef. En effet, une expérience tentée auprès des commerçants d'El-Hamiz prouve que les choses ne sont pas aussi simples. Sollicités par Algérie Poste pour une opération pilote qui consiste en l'installation de Terminaux de payement électronique (TPE), ce qui permettait aux clients de régler leurs achats par des cartes magnétiques, les commerçants de cette localité ont purement et simplement refusé d'y souscrire. La raison invoquée par un représentant de l'institution est plus que surprenante. Les commerçants d'El-Hamiz ont refusé les TPE pour échapper à un contrôle fiscal trop pointilleux. Avec des comportements pareils et en l'absence de confiance du citoyen en les institutions bancaires, due essentiellement aux frasques de ces dernières et les nombreuses affaires en justice, il faut, préalablement à l'installation des TPE, rétablir un climat de confiance entre l'algérien et la banque. Rappelons, quand même, que le montant cumulé jusqu'à fin 2006 du préjudice causé aux banques nationales par le blanchiment d'argent et les transactions illégales, a atteint 7,8 millions d'euros, chiffre communiqué par M. Amghar, président du conseil de la cellule de traitement du renseignement financier, le 11 novembre dernier.