Résumé de la 29e partie n Alors qu'elle refuse d'épouser son cousin Rafik, Mohammed fait une déclaration à Sabrina. Les deux jeunes sont bouleversés. A peine rentrée, elle entend sa mère venir. Elle se précipite au salon et reprend le livre qu'elle lisait quand Mohammed est venu. Djazia entre dans le salon. — Sabrina, je t'ai laissée seule. Elle rougit. — Ce n'est rien… — Au moins tu as eu le temps de réviser ! — J'ai lu un peu… Elle va continuer à lire, puis elle va dans sa chambre. Elle se jette sur le lit et se met à sangloter. «Mon Dieu ! Mon Dieu !» Ce ne sont pas des larmes de tristesse, mais de bonheur. Elle aime et elle est aimée ! Et par qui ? Par un garçon qu'elle a toujours côtoyé, qui a presque été élevé avec elle… Comment ne s'est-elle pas rendu compte de cela ? Comment n'a-t-elle pas pris conscience de ce puissant sentiment qui, depuis si longtemps, couve en elle ? Et elle qui l'aimait, sans s'apercevoir ! Car, bien sûr, maintenant que c'est révélé au grand jour, elle l'aime ! Elle se rappelle les petits dessins et les tableaux qu'il lui faisait. Des tableaux bucoliques, mais qui portaient souvent la marque de son amour : un petit cœur, des roses, des signes étranges qu'elle ne comprenait pas, mais qui, pour lui, devaient avoir une signification ! «Je l'aime !» Bonheur d'aimer et d'être aimée, bonheur d'avoir quelqu'un sur qui on peut compter, un ami qui vous sort des difficultés… N'a-t-il pas donné les preuves de son dévouement, en s'occupant de son père malade ? N'a-t-il pas assisté sa mère, dans son malheur ? Ne s'est-il pas occupé d'elle dans son deuil ? Et il ne l'a pas fait pour de bas intérêts, il ne l'a pas fait pour de l'argent… Une idée traverse son esprit : Rafik et son oncle… «Je ne l'épouserai jamais !», dit-elle. Il est certain qu'ils n'accepteront jamais qu'elle épouse le fils d'un domestique dans la mesure où ils la considèrent comme leur chasse gardée. Ils pourraient également entraîner sa mère dans leur sillage, mais elle résistera : elle n'épousera jamais son cousin ! Si c'est l'argent de son père qui intéresse l'oncle et son fils, qu'ils le prennent et qu'ils la laissent vivre sa vie comme elle l'entend. Qu'on lui laisse seulement la maison où elle a vécu et où elle a connu Mohammed. Elle va délirer encore longtemps avant de se décider à quitter la chambre. Elle se regarde dans une glace : ses yeux sont rouges et son visage empourpré. Elle se lave, mais Djazia se rend tout de suite compte qu'elle a pleuré. Mais elle ne sait pas que, cette fois-ci, ce n'est pas pour son père. «Viens t'asseoir auprès de moi !» (à suivre...)