Théorie Des dispositions sont soit prises soit envisagées pour préparer l?après-pénal. Le directeur général de l?administration pénitentiaire, M. Falioune, fait remarquer que la réinsertion des détenus a été introduite en Algérie depuis 1972. Cependant, «les objectifs tracés pour de meilleures conditions d?incarcération des détenus n?ont pu être atteints en raison du manque de moyens humains». M. Falioune assure que «la réinsertion prend de nouvelles dimensions, cette année, en favorisant le recrutement d?un personnel social, à savoir les enseignants, les éducateurs, les psychologues et les médecins». Apparemment, le temps où le recrutement au niveau des établissements pénitentiaires se limitait à engager des gardiens de prison est révolu. Les responsables au niveau du ministère de la Justice semblent donner une grande importance au côté humain puisqu?ils visent, par cette démarche, à revoir les relations avec le détenu et ses conditions d?incarcération. «On compte organiser des cycles de formation en faveur du personnel en place afin d?élever le niveau et d?encourager cette politique de réinsertion en améliorant les relations avec le détenu ainsi que ses conditions de détention», promet M. Falioune. D?ailleurs, des textes réglementaires seront initiés, dans les mois à venir, dans le cadre de l?organisation des services pénitentiaires. Il est question, dans ce sens, de créer, dans chaque établissement pénitentiaire, et ce au niveau national, un nouveau service qui s?occupera uniquement de la réinsertion sociale des détenus avec toutes les actions et les activités que cela suppose, de la formation jusqu?aux conditions de détention. A l?instar de plusieurs pays dans le monde, il est prévu, également, de créer une nouvelle direction chargée d?établir des programmes de traitement thérapeutique pour chaque catégorie de détenus, mais aussi pour définir les activités dans le cadre de la réinsertion qui seront adaptées aux besoins des prisonniers. C?est parce que l?après-pénal est une réalité incontournable dans la vie d?un détenu que les responsables du secteur ont pensé faire participer deux acteurs principaux qui peuvent jouer un rôle positif dans ce sens. «Il s?agit, en fait, des médias et de la société civile qui sont appelés à aider l?ancien détenu à se faire accepter par la société», soutient-il. - Plusieurs avocats rencontrés au tribunal d?Alger affirment n?avoir jamais entendu parler de ces stages de formation, d?enseignement et d?alphabétisation au profit des détenus. C?est le cas de cette avocate qui soutient : «Il est vrai qu?on apprend, souvent par le biais des médias, que des conventions sont signées entre le ministère de la Justice et plusieurs organismes pour apprendre à lire et écrire à des prisonniers ou pour leur formation professionnelle, mais rien n?est fait sur le terrain.» Cette avocate abonde dans le sens de plusieurs autres Robes noires en affirmant : «Je n?ai jamais connu un seul de mes clients qui ait bénéficié d?une quelconque formation lors de son emprisonnement.»