Beaucoup de travailleurs découvrent l'existence de l'Inspection du travail (IT) seulement à l'occasion d'une suspension abusive, d'un licenciement illégal ou alors après un accident professionnel. En clair, dans les moments d'urgence, voire dans des situations de non-retour. Quel est donc cet organisme mal connu ? L'IT est un organe de contrôle. Il a, entre autres, deux missions importantes : assurer le contrôle de l'application des dispositions législatives et réglementaires relatives aux relations individuelles et collectives de travail et procéder à la conciliation au titre de la prévention et du règlement des conflits collectifs de travail. Concernant l'organisation, il existe au niveau central l'Inspection générale du travail qui chapeaute deux directions (technique et contrôle, administration et formation). Au niveau déconcentré, on relève 8 inspections régionales (Alger, Oran, Annaba, Ouargla, Béchar, Constantine, Batna et Tiaret) qui coordonnent les activités des 48 inspections de wilaya (IW). Ces dernières sont animées par les inspecteurs du travail. L'effectif global d'inspecteurs est actuellement de 679 personnes, soit une moyenne de 1 inspecteur pour 7 000 travailleurs. «Le pays dispose d'un effectif satisfaisant couvrant le monde du travail, dans des normes acceptables», affirme le premier responsable du secteur, Tayeb Louh. Le Bureau international du travail recommande, selon lui, un inspecteur pour 10 000 travailleurs dans les économies de marché ; un inspecteur/15 000 salariés dans les économies en voie d'industrialisation ; un inspecteur/20 000 employés dans les économies en transition et un inspecteur pour 40 000 pour les économies des pays moins avancés. L'inspecteur du travail a un pouvoir d'investigation – pénétrer librement à toute heure, du jour comme de la nuit, dans tout lieu de travail ou supposé tel – et de sanction lorsqu'il constate un manquement ou une violation de la législation du travail. Suivant un programme de développement des structures, l'IT s'attend à l'inauguration de 32 (sur 42 opérations programmées) nouveaux sièges et extensions de sièges des inspections régionale et de wilaya avant la fin 2008. Par ailleurs, un projet de statut particulier des inspecteurs de travail est finalisé. «Elaboré après une consultation élargie (aux concernés), il a été soumis pour examen conformément aux procédures en vigueur», a affirmé jeudi M. Louh.