Masila-Mohammadia est surtout célèbre pour avoir donné naissance au poète et théoricien de la littérature arabe, Ibn Rachiq, qui y a vu le jour en l'an 1000. Son père, qui était orfèvre, aurait été un esclave affranchi d'origine chrétienne. Certains biographes lui donnent le surnom de rumî, (chrétien), ce qui a fait croire qu'il était Byzantin, mais il aurait pu être également autochtone, des communautés chrétiennes berbères ayant subsisté jusqu'au XIe siècle, au Maghreb. Le nom d'Al-Azdî, qu'on lui donne également, indique qu'il a été un protégé (mawla) de la tribu arabe des ‘Azd. Poète doué, Ibn Rachiq s'est introduit dans la cour du prince ziride, Al-Mu'izz, à Kairouan. Il est l'auteur de nombreuses poésies, mais ce qui fait la gloire d'Ibn Rachiq, c'est son ouvrage de critique littéraire, Al-Kitâb al ‘Umda fî s'inâ'at al shi'r wa naqdih, un ouvrage aux accents très modernes. On a parfois interprété le nom de M'sila comme arabe en le faisant provenir de Massil al Ma'ou (écoulement d'eau), mais le nom est d'origine berbère et signifie «terre glaise, terre pour poterie», le mot se retrouve dans le verbe msel avec, comme dérivé, amessal / tamessalt (potier / potière). Autre toponymie provenant de ce verbe, Tissemsilt, qui a gardé la forme berbère.