Continuité n Sans P-DG depuis la disparition de Tayeb Benouis, Air Algérie n'a pas pour autant remis au placard son programme de développement et de modernisation. Abdennaceur Hadj Rabia, qui assure l'intérim de la direction de la compagnie, en a développé les grandes lignes lors de son passage, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III. L'axe principal sur lequel repose la stratégie de la compagnie nationale est le renouvellement de la flotte vieillissante. Le responsable dresse d'abord un état des lieux : «En 2002, nous avions 39 avions. Suite au renouvellement progressif de la flotte, nous en sommes aujourd'hui à 29 seulement.» Pour combler le déficit, la compagnie se doit de poursuivre son programme d'achat d'avions neufs. «Nous allons acquérir 11 autres appareils de différentes catégories. Nous attendons les accords des organes sociaux et des pouvoirs publics, pour nous permettre de lancer les avis d'appels d'offres. Au niveau mondial il y a un engouement pour les avions neufs et les délais de livraison sont plutôt des commandes fermes de 4 à 5 ans», a fait savoir M. Hadj Rabia. Ce qui ne manquera pas de donner réellement «des ailes» à la compagnie, d'autant plus que dans le cadre du même programme «28 appareils ont déjà été acquis». Pour ce qui est du coût financier des 11 nouveaux avions, l'orateur le situe à «une centaine de millions de dollars au prix catalogue», mais ne désespère pas de le revoir à la baisse au cours des négociations avec les constructeurs fournisseurs. Pour payer la livraison, Air Algérie compte avoir recours à «un montage financier algérien». Comme elle l'a fait jusque-là, en levant, par exemple, un emprunt obligataire de 42 milliards de dinars et qu'elle «n'éprouve, assure son responsable intérimaire, aucune difficulté à rembourser». C'est que, ajoute-t-il, «Air Algérie n'est pas une entreprise déstructurée». Elle connaît, au contraire, «une situation d'aisance financière et son actif net est positif». Le cap est donc mis sur la concrétisation du plan de développement en mettant l'accent sur l'amélioration des prestations de services de la compagnie, qui, faut-il le dire, ne sont pas toujours conformes à ce qui se fait de par le monde, notamment en matière de ponctualité, même si M.Hadj Rabia tient à rappeler que l'entreprise détient de nombreuses certifications internationales qui attestent que ses prestations sont conformes aux standards internationaux et qu'il a été procédé en 2005 à la création de 4 filiales spécialisées et destinées, justement, à l'amélioration de la qualité de service. Dans le sillage de l'exploitation de la ligne Alger-Montréal qui passera cet été «de 2 à 3 fréquences hebdomadaires», Air Algérie compte lorgner du côté de la Chine en sollicitant un permis pour le lancement d'un vol régulier Alger-Pékin qui n'attend que «les autorisations des autorités de l'aviation civile chinoise». Enfin, à une question relative à l'ouverture du capital d'Air Algérie, le P-DG par intérim s'est voulu catégorique en affirmant que cette éventualité «n'est pas à l'ordre du jour».