L'examen de sixième perd sa raison d'être. Depuis Oran, Boubekeur Benbouzid a déclaré que tous les candidats passeront au cycle moyen. Une bonne nouvelle, certes, mais qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur la motivation et le rendement pédagogique au niveau de nos écoles et à… la dernière année des réformes du système éducatif national ! Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, les a rassurés, hier, depuis Oran où il effectuait une visite d'inspection. «Tous les élèves seront admis en cycle moyen. Le taux de réussite à l'examen de sixième sera, cette année, de l'ordre de 100%», a-t-il déclaré en substance. Et pour justifier cette mesure, il a expliqué que «les élèves de l'ancien système ne doivent pas redoubler, puisqu'ils n'auront pas où aller». Voilà une étrange déclaration d'un ministre au milieu de l'année scolaire (déjà perturbée par les grèves des enseignants) qui pourrait pousser les élèves au laisser-aller et à l'indifférence, d'autant que l'objectif est garanti par décision ministérielle. 850 000 nouveaux élèves seront donc attendus dès septembre prochain dans les établissements de l'enseignement moyen, ce qui mettra le ministère de tutelle devant d'autres défis notamment en matière d'infrastructures et d'encadrement pédagogique. Il est à rappeler qu'en 2006 et 2007, le ministère avait organisé deux sessions, après avoir annulé l'option du rattrapage. M. Benbouzid avait, alors, affirmé que ces mesures entraient dans le cadre de «l'engagement de son département à assurer garantie et gratuité de l'enseignement pour l'ensemble des enfants jusqu'à l'âge de 16 ans conformément aux recommandations de l'Unicef». Lors du précédent exercice pédagogique (2006-2007), le nombre global d'élèves ayant réussi à cet examen a atteint 676 247, soit un taux de réussite de 92,90%. Afin de faire face au nombre important d'élèves attendus pour la prochaine rentrée en matière d'infrastructures, M. Benbouzid a affirmé que son département était prêt à relever le défi. Ainsi, il est prévu la réception de 387 nouveaux CEM à l'échelle nationale, dont de 112 dans les 12 wilayas de l'Ouest du pays sur un ensemble de 1 100 établissements prévus. Dans le même contexte, le ministère a promulgué une circulaire habilitant les walis à décider l'affectation de 2 600 classes au cycle moyen à l'échelle nationale, préalablement inscrites au profit du cycle d'enseignement primaire. Abordant la question de l'encadrement des élèves dont les effectifs ne cessent de croître, M. Benbouzid a révélé que de nouveaux postes budgétaires seront créés parallèlement à l'utilisation optimale de ceux déjà existants. Par ailleurs, 39 anciens lycées répartis à travers le territoire national bénéficieront de restauration et de réhabilitation pour une enveloppe financière globale estimée à 4,5 milliards de dinars. L'opération de réhabilitation de ces lycées, dont la construction, pour certains, date de l'époque coloniale, respectera l'aspect architectural et leur «touche esthétique» et recourra aux matériaux de construction de l'époque, selon M. Benbouzid. Parmi les établissements ciblés par cette opération, dix sont localisés à Alger, cinq à Oran et le reste est réparti dans d'autres wilayas du pays.