Formules n Ce sont en tout, à en croire des responsables politiques dont le chef du gouvernement, trois propositions d'amendement qui auraient été faites au président de la république. Il s'agit en premier lieu de consolider les prérogatives du chef de l'Etat en lui donnant plus de pouvoirs. Et pour ce faire, notre système politique qui est semi-présidentiel, deviendrait, si les amendements sont adoptés, présidentiel. A ce titre, la société demeure départagée. Si certains se disent favorables à cette révision, d'autres se sont montrés très réservés, voire hostiles à tout changement qui toucherait la loi fondamentale du pays. Le problème se situe, en fait, dans l'article 74 autorisant deux mandats présidentiels successifs de cinq ans chacun et dont l'amendement pourrait, selon certains, remettre en cause l'alternance au pouvoir. Il faut dire que les différentes révisions qu'a connues notre constitution depuis l'indépendance à ce jour, ont, de tout temps, suscité d'intenses critiques et ont valu à Bouteflika comme à ses prédécesseurs d'être accusés de vouloir se tailler une constitution sur mesure conforme aux ambitions de chacun. En attendant, cependant, l'éventuelle annonce officielle de ce référendum, la classe politique et sa réaction commune par rapport à cette initiative reste très distincte, alors que pour beaucoup d'algériens la constitution reste plutôt une affaire de spécialistes ignorant l'enjeu essentiel de cette loi cadre et de cet événement qui a marqué la scène politique nationale depuis le début de la rentrée sociale. On ne s'étonne d'ailleurs pas sur son contenu qui, hormis quelques articles qui sont vulgarisés, est peu connu par le commun des citoyens. On est en droit de se demander, dès lors, comment le simple citoyen peut-il se faire une opinion propre sur la future refondation constitutionnelle selon qu'elle garantit ou non les droits sacrés du citoyen, ses intérêts ainsi que ses libertés. Mais, cette indifférence peut aussi supposer que ce citoyen est convaincu que ce n'est pas cette révision qui est à même d'apporter des changements dans une société malade des mauvaises pratiques et non de sa loi fondamentale. Interrogé sur l'impact de cette révision sur le citoyen, le professeur Mohand Issad, agrégé de la faculté de Droit d'Alger et avocat agréé à la cour suprême, a estimé que «la révision va apporter un plus aux institutions ainsi qu'à leur fonctionnement. Le citoyen, quant à lui, peut vivre et s'accommoder avec toutes les constitutions qu'elles soient parlementaires ou présidentielles à l'exception des constitutions dictatoriales. L'amendement de l'actuelle constitution n'aura cependant aucun impact sur le citoyen.»