Ce phénomène mondial ne touche pas particulièrement l'Algérie, du moins pas encocloppées . Mais est-ce une raison pour ignorer ce problème qui se posera un jour ou l'autre ? Phénomène mondial d'envergure, la cybercriminalité – crime commis à travers Internet – est un délit encore négligeable en Algérie eu égard au faible développement du secteur des Technologies de l'information et de la communication (TIC). «Le taux (de la cybercriminalité) est très faible. Nous n'avons pas encore de dégâts», a estimé ce matin, Nouar Harzallah, président-directeur général de l'Eepad (établissement d'enseignement à distance utilisant les nouvelles technologies). Intervenant sur les ondes de la Chaîne III, M. Harzallah affirme que le phénomène est à «la phase de démarrage». «En tant qu'opérateur, nous enregistrons entre 2 000 et 3 000 attaques par mois. Nous ne sommes pas encore exposés», ajoute-t-il. Cet état des lieux, qui fait ressortir que les indicateurs ne sont pas encore au rouge, ne doit pas être accompagné d'un effet dormeur. «Il faut se préparer», avance l'orateur. Comment ? L'arsenal juridique pénalisant ce genre de délit et l'encadrement à l'accès à Internet pour les usagers, est toujours en phase d'élaboration. Un internaute qui se fait appréhender pour s'être attaqué au site web d'une institution quelconque ne peut pas être poursuivi en tant que cybercriminel présumé, mais pour le chef d'inculpation de «délit informatique». «A l'instar des autres pays de la communauté internationale, l'Algérie se prépare à mettre à l'abri les systèmes et les infrastructures des attaques des cybercriminels afin de sécuriser au mieux les échanges effectués essentiellement sur le Net», assure M. Harzallah. Le P-DG de l'Eepad trace sa feuille de route : «Commençons d'abord par la sensibilisation et la formation. Parfois, nous ignorons ce que nous sommes en train de faire sur le Net par négligence, par manque de formation. Nous, nous axons beaucoup sur la formation d'abord et la sensibilisation.» Selon lui, un programme de sensibilisation des professionnels et des internautes est plus qu'indispensable. La «criminalité numérique» profite du manque de la formation des internautes, indique-t-on. Aujourd'hui, plus de 500 000 images à caractère pédophile circulent sur Internet. Un quart des recherches sont effectuées sur des sites de téléchargement. L'enjeu est donc de convaincre les usagers, les enfants notamment, de ne pas consulter n'importe quoi sur la Toile qui risquerait de les impliquer dans des délits dont ils ignorent les conséquences. Après la sensibilisation et la formation, on recommande la vigilance. «L'évolution de cette technologie (Internet), qui touche tout le secteur des TIC, nous recommande beaucoup de vigilance», avance l'intervenant. Deux défis sont à relever dans l'évolution de ce média : développer le contenu local, le commerce électronique et mettre en place des mécanismes de contrôle pour éviter une ouverture anarchique sur cette nouvelle technologie qui tend à s'imposer dans tous les secteurs d'activités. Suivant les informations données par M. Harzallah, l'Algérie dispose de plus de 200 000 accès à l'ADSL, plus de 6 000 cybercafés et plus de 3 000 sites web. Le haut débit arrive, prévoit-on encore.