Résumé de la 1re partie n En 1634, un curé de la ville de Loudun en France, est accusé d'avoir introduit le «diable» dans un couvent d'ursulines. Le procès a lieu immédiatement après. Le curé est non seulement accusé d'avoir cherché à séduire des paroissiennes, mais il s'est servi de son pouvoir de confesseur pour attenter à la pudeur des ursulines. Comme le procès est public, on assiste, comme dans un théâtre populaire, aux accusations. La populace crie, on fait venir des exorcistes qui se démènent comme des démons. On fait venir les «possédées» et on les interroge : elles répondent par des insultes et des grossièretés. Cela excite le public qui applaudit. Les slogans antiprotestants fusent : ce n'était pas seulement le procès d'un moine que l'on croit déluré, mais aussi celui d'une religion honnie par l'église catholique. On vient de toutes les régions de France et même de l'étranger. A l'issue du procès, Grandier est condamné à être brûlé vif. Il l'est au cours d'un autodafé, au milieu d'une foule vociférant. Les séances d'exorcisme continuent encore un certain temps. Sur le portail de l'église de Saint-Pierre-du-Marché, on peut encore lire cette plaque, déposée au XIXe siècle : «Quand la forteresse de Loudun fut construite, par ordre de Philippe Auguste, une de ses chapelles, dédiée à Saint-Pierre, faisait office d'église paroissiale, ce qui permettait un accès facile dans l'enceinte du château. Pour en éviter les inconvénients, Philippe Auguste ordonna la construction d'une église hors du château : ce fut l'église Saint-Pierre-du-Marché. Les travaux, interrompus faute d'argent, furent repris grâce à la générosité de Saint Louis. Le clocher ne fut élevé qu'au début du XVIe siècle et, par deux fois, rebâti exactement de la même façon. Les sculptures du portail, œuvre de la Renaissance, furent bientôt abîmées par les Huguenots (protestants). Urbain Grandier, de triste célébrité, fut curé de la paroisse de Saint-Pierre-au-marché de 1617 à 1634, date à laquelle il fut brûlé vif à Loudun, à la suite d'un procès de sorcellerie l'accusant d'être l'auteur de la possession des religieuses ursulines de la ville, lesquelles au cours d'étranges crises assuraient que Grandier avait envoyé dans leur corps de multiples démons.» Plus de trois cents ans plus tard, l'affaire Marie Besnard se produisit. Beaucoup d'habitants de Loudun ont aussitôt fait un rapport entre le curé brûlé vif et celle qu'on allait appeler «l'empoisonneuse de Loudun», qu'on aurait, certainement brûlée, si on vivait encore au temps de l'Inquisition. Au moment du procès de Marie Besnard, une chansonnette était en vogue, établissant un parallèle entre le «sorcier» d'autrefois et la criminelle d'aujourd'hui : La bonne ville de Loudun Célèbre par Urbain Grandier Se réveilla un beau matin Avec sa super Brinvilliers Une femme assassin, pire que la Voisins. (La Brinvilliers et la Voisins étaient de célèbres empoisonneuses, qui ont eu, toutes les deux, la tête tranchée.) (à suivre...)