Faiblesse n La production halieutique atteint «difficilement» le cap des 3 000 tonnes, ont déploré les professionnels de la pêche qui espèrent des «lendemains meilleurs» à la faveur du redressement annoncé du secteur. Les pêcheurs n'arrivent pas à comprendre pourquoi la production de poissons demeure «très basse» comparée à une wilaya comme celle de Boumerdès qui en produit «six fois plus», alors que Béjaïa est «résolument tournée vers la mer». Coincée entre le terminal pétrolier et le port de commerce, sur une bande côtière de seulement quelques hectares, l'infrastructure de pêche a été longtemps considérée comme le «parent pauvre» du secteur. En raison de son exiguïté, elle a rarement attiré les grands investisseurs et n'a pas fait l'objet d'améliorations en mesure de les persuader de «se jeter à l'eau», selon un constat établi par les professionnels. Avec deux quais ouverts seulement à 42 postes, l'état du port a longtemps exercé «un effet dissuasif», car l'encombrement est tel que personne n'ose se hasarder à y injecter du nouveau matériel», explique Karim, marin pêcheur. «Il faut entrevoir le vieillissement en termes de pannes et d'immobilisations et donc l'inopportunité de sortie en mer et ses effets sur les niveaux de captures, d'autant plus que la plupart des réparations, quand ce n'est pas à Bou Ismaïl, se font à l'étranger. Donc avec de longs délais et des coûts lourds», indique, pour sa part, M. Bouiche, directeur général de l'Entreprise de gestion des ports et abris de pêche (Egpp). «Un bateau de 16 mètres, qui, il n'y a pas si longtemps, coûtait 15 millions de dinars, se négocie désormais à partir de 25 millions de dinars. Le moteur est passé de 4 à 9 millions de dinars. Le filet complet est à 1 million de dinars», renchérit le directeur de la pêche de la wilaya, M. Adouane, pour qui, la cherté de la production est «exacerbée» dans les circuits de commercialisation, «truffés d'intermédiaires». Dans ce sens, les marins pêcheurs notent que le poisson «se voit pousser des ailes» avec la sardine à pas moins de 100 DA et des espèces qui se raréfient, notamment le saint-pierre, l'ombrine, la dorade et des prises, du point de vue gabarit, de plus en plus petites et qui dénotent, paradoxalement, selon les spécialistes, d'une «surpêche». Toujours est-il que le nouveau port de pêche et de plaisance, sur site vierge à Tala Ilef, à 20 km à l'ouest de Béjaïa, constitue une source d'espoir. Cette infrastructure, dont la livraison est prévue en juin 2009, permettra l'injection de 150 embarcations et la création de 800 emplois directs, avec un objectif de production de 10 000 tonnes/an.