Explication n «Pour certains, c'est souvent la recherche d'un conjoint idéal (e). Une femme qui a un niveau d'instruction très élevé cherche toujours un homme (cadre, universitaire, intellectuel…) même constat pour l'homme». InfoSoir : Ils et elles ont préféré rester célibataires, sans la moindre contrainte, croyez-vous qu'ils sont normaux dans tous les sens du mot ? Lynda B. : Bien sûr, je vais vous étonner en vous disant qu'on rencontre souvent ce mode de vie chez les personnes qui ont un niveau d'instruction élevé (des universitaires, des médecins, des écrivains), des intellectuels d'une manière générale… Pour eux, c'est un choix qu'ils (elles) ont fait. Maintenant, pour les raisons et les motivations de ce choix, c'est une autre question. Justement, pourquoi cette tendance dans une société marquée toujours par les traditions et où le mariage et la vie conjugale font partie d'une coutume ancestrale et donnent un statut social considérable à une personne mariée ? Pour moi, le premier facteur socioculturel reste le facteur principal. Si on fait un sondage ou une enquête on constaterait que les personnes qui ont choisi le célibat sont issues majoritairement d'une classe largement aisée, c'est-à-dire qui ont une indépendance matérielle et financière suffisante (je parle surtout pour la femme). Pour eux, l'idée de se marier pour subvenir à leurs besoins n'est pas du tout posée. Donc, il doit exister une autre motivation. Pour certains c'est souvent la recherche d'un(e) conjoint idéal(e). Une femme qui a un niveau d'instruction élevé cherche toujours un homme cadre, universitaire, intellectuel…, même constat pour l'homme. C'est un besoin psychologique pour eux. Ces personnes sont plutôt idéalistes. Car le partenaire qu'ils (elles) se sont fait (dans leur tête) n'existe pas en réalité. Nous n'avons qu'à lire les annonces dans les journaux pour voir les exigences des uns et des autres. Mais il existe aussi un autre type de célibataires (adultes), ceux ou celles qui ont reçu un choc émotionnel et psychologique (relation ratée), un père autoritaire et violent avec la mère, etc. Ce choix est-il «assumé» par ces célibataires ? Autrement dit, sont-ils heureux de ce choix ? Je ne suis pas bien placée pour répondre à cette question à la place des concernés. Mais en tant que sociologue, quel que soit le sexe, ils cherchent toujours à vivre une vie amoureuse ou du moins conjugale. Car cette tendance est instinctive chez l'être humain. La personne célibataire est aussi agacée par ses proches (parents) et son entourage. Surtout dans une société comme la nôtre, où la situation pour la femme est très difficile (soupçons, accusation de mœurs légères, provocation… ). Professeur de sociologie à la faculté des sciences humaines de Bouzaréah.