Position n La Maison-Blanche refuse le parallèle entre la Palestine et le Kosovo qui vient d'autoproclamer avec succès son indépendance. «Les négociations au Proche-Orient peuvent encore donner des résultats alors que celles sur le Kosovo n'offraient plus d'espoir», a expliqué, hier, mercredi, le porte-parole du département d'Etat, réaffirmant la position des Etats-unis sur cette ancienne région serbe qui a déclaré unilatéralement son indépendance. «Ce n'est un précédent ni pour l'Abkhazie, ni pour l'Ossétie du Sud, ni pour le Proche-Orient ou le reste du monde», a-t-il dit. «Les Israéliens et les Palestiniens essaient, depuis un certain temps, dans un cadre politique, de trouver un règlement. Nous pensons qu'il y a encore de l'espoir dans ce processus, le sujet n'est pas épuisé», a-t-il ajouté. Alors qu'on lui demandait pourquoi le Kosovo n'avait attendu que 9 ans sous administration de l'ONU pour obtenir l'indépendance alors que les Palestiniens attendent depuis 1948, le porte-parole a affirmé qu'«au Kosovo, le sujet était épuisé, il était impossible de trouver une solution, un règlement politique pacifique». Au Proche-Orient, «nous pensons qu'un règlement négocié est encore possible», estime-t-il. «Voyez les efforts que nous avons faits avec le processus d'Annapolis et que nous faisons maintenant pour soutenir ce processus : ce sont des situations différentes.» Le secrétaire général du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, a déclaré, hier, mercredi, que les Palestiniens devaient imiter le Kosovo en proclamant unilatéralement leur indépendance, faute de progrès dans les négociations avec Israël, censées aboutir à la création d'un Etat dans les territoires occupés. «Notre peuple a le droit de proclamer son indépendance comme le peuple du Kosovo. Nous avons été occupés bien avant que le problème du Kosovo ne surgisse», a déclaré Abed Rabbo, ajoutant que les négociations avec Israël relancées, en novembre dernier, lors de la conférence d'Annapolis, n'avaient enregistré aucun progrès. Il a rappelé que l'indépendance symbolique proclamée en 1988 par le chef historique des Palestiniens, Yasser Arafat, n'avait «jamais été appliquée sur le terrain car nous voulions que cela soit fait par la négociation». «Aujourd'hui, nous voulons proclamer notre indépendance unilatéralement sur le terrain et par des moyens pacifistes, et appellerons notre peuple à protéger son Etat, ses frontières, ses institutions et l'avenir de ses enfants», a-t-il ajouté. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, s'est démarqué de cette prise de position, affirmant qu'il entendait poursuivre les négociations avec Israël pour tenter de parvenir à un accord sur la création d'un Etat palestinien. «Si cela s'avère impossible et que nous aboutissons à une impasse, nous nous en référerons à la nation arabe pour que la décision qui s'impose soit prise au plus haut niveau», a-t-il affirmé.