Pourchassées par la violence du frère, du père ou du mari, ballottées entre des parents divorcés ou victimes du terrorisme, des femmes tentent, dans ce centre, de panser leurs plaies. L'appel de la vie est plus fort. On se trompe souvent sur elles en les accusant de tous les maux et en les accablant de tous les préjugés. Pourtant, ce ne sont que des victimes du terrorisme, de violence conjugale ou familiale, de divorce ou de parents démissionnaires. Elles sont là, à lutter seules contre un sort qui souvent s'acharne contre elles. Les plus chanceuses arrivent à trouver le chemin d'un des centres d'accueil. Parmi ces derniers, le Centre national des femmes victimes de violence et en situation de détresse implanté à Bou-Ismaïl (Tipaza). Mme Hanifa Benghanem, la directrice du centre, est très contente du fait que 22 pensionnaires se soient mariées. Elles ont leur propre foyer et enfant et deux d'entre elles ont même bénéficié de logement social dans le cadre du recasement pour regrouper la famille séparée de ses enfants. D'autres encore ont monté des projets dans le cadre du dispositif Ansej ou pu poursuivre leurs études à l'université de formation continue ou des cours d'alphabétisation. Nous en avons rencontré quelques-unes et rapporté leurs témoignages émouvants et parfois même déchirants.