C'est en tout cas le défi lancé hier, par le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, lors de l'ouverture des travaux du regroupement national, du 15 au 17 mars, au siège du ministère. Tenu sous le thème «Evaluation des réalisations et perspectives de développement», ce regroupement a pour but essentiel d'examiner le bilan des réalisations de l'Angem depuis son introduction en Algérie en 1999. C'est une manière pour cette agence, d'instaurer de nouveaux mécanismes afin de pallier les différents problèmes que rencontrent les créateurs des microprojets et de mettre en œuvre une stratégie pour mieux gérer le dispositif du microcrédit, à savoir la gestion budgétaire et administrative. Lors de son intervention à ce regroupement bilan, Djamel Ould Abbès a annoncé que le programme de l'Angem a permis, depuis 3 ans, d'accorder 42 971 prêts aux bénéficiaires, destinés en grande partie à l'achat des matières premières. Il a ajouté que l'implication des banques reste plus ou moins timide, imputant ce fait aux bénéficiaires qui n'ont pas remboursé leurs crédits. Ce qui a poussé le ministère de la Solidarité à participer au financement des microprojets. «Le fonds social du ministère de Solidarité a octroyé une enveloppe de 50 milliards de centimes à la BNA pour éponger leurs crédits», a-t-il assuré. Afin de répondre aux besoins des populations vulnérables, lutter contre le chômage, l'exclusion et la précarité, Ould Abbes a annoncé également que «154 000 nouveaux locaux d'une superficie de 80 m2 seront programmés avant la fin de l'année 2008, dans le cadre de 100 locaux par commune». La location est symbolique, allant de 1 000 à 1 500 DA. Le bénéficiaire devient le propriétaire du local commercial après cinq années d'activité à condition, bien sûr, qu'il ne procède pas à sa vente. Djamel Ould Abbès s'est dit fier des résultats obtenus à partir de l'examen du bilan qu'il qualifie de positif. Il a signalé que 70% des crédits ont été destinés à l'agriculture, à l'industrie et aux BTP et que 65% des bénéficiaires sont des femmes. Néanmoins, il met en évidence certains problèmes et dysfonctionnements d'ordre organisationnel et institutionnel pour lesquels il propose des correctifs adéquats. Face au phénomène récurrent de la lenteur dans le traitement des dossiers au niveau des banques, Ould Abbès a annoncé qu'une nouvelle circulaire gouvernementale est mise en branle, en vue de faciliter au demandeur de créer sa microentreprise dans les délais souhaités. «Au niveau de toutes les banques, le délai ne doit pas dépasser 3 mois», estime-t-il. De son côté, le directeur de l'Angem, M. Benachenhou a rappelé que cette première expérience du microcrédit en Algérie qui a permis la création de 16 000 activités n'a pas encore enregistré les résultats escomptés. Après être revenu sur l'historique du microcrédit en Algérie, Benachenhou a expliqué que trois ateliers sont prévus autour de la mise en œuvre du dispositif du microcrédit, de la gestion des antennes régionales, et des activités de soutien.