Résumé de la 81e partie n A chaque fois que Mike découvre de vieux objets, Laurie se sent de plus en plus mal. Il veut lui faire écouter un vieux disque sur un vieux phono… C'est Chinatown, répondit Laurie. Ecoute.» Et elle se mit à chanter en accompagnant l'enregistrement, sa jolie voix de soprano dominant le chœur. Hearts that know no other world, drifting to and fro. Les cœurs qui n'ont d'autre monde où aller vont et viennent... Sa voix se brisa. Haletante, elle s'écria : «Arrête le disque, Mike, arrête-le !» Elle se couvrit les oreilles de ses mains et tomba à genoux, pâle comme une morte. Mike ôta brusquement l'aiguille du disque. «Chérie, qu'y a-t-il ? — Je ne sais pas. Je ne sais pas.» Cette nuit-là, le cauchemar de Laurie prit une forme différente. Les personnages qui s'approchaient d'elle chantaient Chinatown et de leurs voix de fausset lui demandaient de se joindre à eux. Au petit matin, ils se retrouvèrent assis dans la cuisine devant un café. «Mike, je me souviens, lui dit Laurie. Quand j'étais petite, ma grand-mère avait un phono comme celui-là. Elle avait le même disque. Un jour, je lui ai demandé où se trouvaient les gens qui chantaient. Je croyais qu'ils étaient cachés quelque part dans la maison. Elle m'a emmenée dans la cave et m'a montré la réserve à charbon. Elle m'a dit que les voix venaient de là. Elle jurait que les chanteurs étaient dans la réserve.» Mike reposa sa tasse. «Grands dieux ! — Je ne suis plus jamais descendue à la cave par la suite. J'étais terrorisée. Puis nous avons déménagé dans un appartement et elle a donné le phono. C'est pour ça que j'avais oublié.» L'espoir brilla soudain dans les yeux de Laurie. «Mike, cette peur ancienne a réapparu pour une raison que j'ignore. J'étais épuisée lorsque les représentations ont pris fin. Et c'est immédiatement après que les cauchemars ont commencé. Mike, cet enregistrement date de très longtemps. Les chanteurs sont probablement morts aujourd'hui. Et depuis, j'ai appris comment l'on enregistre le son. Peut-être que tout ira bien désormais — Je te promets que tout ira bien.» Mike se leva et lui prit la main. «As-tu le courage de faire quelque chose ? Il y a une réserve à charbon à la cave. Je voudrais que tu y descendes avec moi.» Les yeux de Laurie s'emplirent de panique, puis elle se mordit les lèvres. «Allons-y», dit-elle. Mike surveilla son visage pendant qu'elle parcourait la cave du regard. Voyant son expression, il réalisa à quel point la pièce était décrépite. Une seule ampoule nue pendait au plafond. Les murs de parpaing ruisselaient d'humidité. La poussière de ciment qui couvrait le sol collait à la semelle de leurs pantoufles. Des marches conduisaient à la porte métallique donnant sur l'arrière-cour. La serrure rouillée semblait fermée depuis des années. La réserve à charbon était placée contre la chaudière du côté de la façade de la maison. Mike sentit les ongles de Laurie s'enfoncer dans ses paumes pendant qu'ils se dirigeaient vers elle. «Nous Allons être à court de charbon, lui dit-il. Heureusement qu'ils viennent livrer aujourd'hui. Dis-moi, chérie, que vois-tu là ? (à suivre...)