Résumé de la 82e partie n Pour vaincre sa peur, Laurie accepte d'accompagner Mike dans la cave d'où ses craintes proviennent… Une caisse. Une dizaine de pelletées de charbon au maximum. Une fenêtre. Lorsque le camion venait livrer, je me souviens qu'ils glissaient un toboggan par le soupirail et que le charbon descendait avec un grand fracas. Je me demandais s'il faisait mal aux chanteurs en tombant sur eux !» Laurie s'efforça de rire. «Pas le moindre signe de vie dans les parages. Plaise à Dieu que les cauchemars cessent.» Ils remontèrent main dans la main au rez-de-chaussée. Laurie bâilla. «Je suis si fatiguée, Mike. Et toi, pauvre chéri, à cause de moi, tu n'as pas eu de vraie nuit de repos depuis des mois. Pourquoi ne pas se remettre au lit et dormir toute la journée ? Parions qu'aucun rêve ne viendra me réveiller...» Ils s'endormirent, Laurie blottie dans les bras de Mike, la tête sur sa poitrine. «Fais de beaux rêves, mon amour, murmura-t-il. — Promis. Je t'aime, Mike. Merci pour tout.» Le bruit du charbon dégringolant le long du toboggan réveilla Mike. Il cligna des yeux. A travers les stores, la lumière envahissait la pièce. Il regarda machinalement sa montre. Presque trois heures de l'après-midi. Seigneur, il faIlait vraiment qu'il soit éreinté pour avoir dormi aussi longtemps. Laurie était déjà levée. Il enfila un pantalon kaki, des tennis, et prêta l'oreille, s'attendant à entendre des bruits dans la saIle de bains. Aucun son ne lui parvint. La robe de chambre et les pantoufles de Laurie étaient posées sur la chaise. Elle était sans doute déjà habillée. Saisi d'une angoisse irraisonnée, Mike passa rapidement un sweat-shirt. Le séjour. La saIle à manger. La cuisine. Leurs tasses se trouvaient encore sur la table, les chaises repoussées, telles qu'ils les avaient laissées. Mike sentit sa gorge se contracter. Le bruit du charbon aIlait en diminuant. Le charbon. Qui sait. Il descendit quatre à quatre l'escalier de la cave. Un nuage de poussière de charbon remplissait le sous-soI. Les boulets brillants s'amoncelaient dans la caisse. Il entendit le claquement du soupirail qu'on refermait. Il contempla à ses pieds des traces de pas. Les empreintes de ses propres tennis. Et les doubles empreintes que Laurie et lui avaient laissées ce matin en descendant à la cave en pantoufles. C'est alors qu'il aperçut les traces des pieds nus de Laurie, les empreintes exquises de son pied fin et cambré. Elles s'arrêtaient devant la réserve à charbon. Il n'y avait aucune trace retournant à l'escalier. La sonnette retentit, avec le même tintement aigu et insistant qui avait toujours agacé Mike et amusait sa grand-mère. Mike s'élança en haut des escaliers. Laurie. Faites que ce soit Laurie. Le chauffeur du camion tenait une facture à la main. «Voulez-vous signer pour la livraison, monsieur ?» La livraison : Mike saisit l'homme par le bras. «Quand vous avez commencé à déverser le charbon, est-ce que vous avez regardé dans la réserve ?» (à suivre...)