Résultats n Sarkozy devrait procéder à un remaniement rapide de son gouvernement après les élections municipales. «L'acte I du quinquennat sarkozien s'achève donc. L'acte II commencera le 17 mars», écrivait cette semaine l'analyste français Alain Duhamel. L'occasion n'est pas des moindres : la droite au pouvoir en France a enregistré une lourde défaite, hier, dimanche, au scrutin municipal en perdant plusieurs grandes villes au profit du Parti socialiste. Un revers qui touche de plein fouet le Président Nicolas Sarkozy, après dix mois à la présidence, appelé à revoir sa politique. L'opposition socialiste a surtout conquis sur la droite les grandes métropoles régionales phares de Strasbourg et de Toulouse. Le parti de droite UMP (Union pour un mouvement populaire) a cependant sauvé sa mairie de Marseille, la deuxième ville de France, évitant que sa défaite sur le plan national ne se transforme en déroute. A l'issue de ce scrutin marqué par une forte abstention (environ 35%), la gauche a estimé que M. Sarkozy avait subi un «vote sanction». L'ex-candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, a appelé le gouvernement à «changer de politique». «C'est un soir de défaite», a reconnu un responsable de l'UMP. Le Premier ministre François Fillon a déclaré qu'il serait «malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales». M. Sarkozy avait auparavant insisté sur la dimension locale de ce scrutin, un thème repris, hier soir, par son camp. Le Président français a toutefois averti qu'il ne changerait pas de cap politique, et les dirigeants de droite mettaient en avant leur volonté d'accélérer encore les réformes. M. Sarkozy devrait procéder à un remaniement rapide de son gouvernement après ce scrutin. Il a déjà amorcé un changement de style conscient que l'affichage de sa vie privée et son activité débordante, parfois jugée désordonnée, avaient contribué à la détérioration de son image. Pour le PS, cette victoire n'annonce pas forcément des lendemains qui chantent. Son succès pourrait renforcer la guerre des chefs, M. Delanoë apparaissant comme un prétendant sérieux face à Ségolène Royal pour prendre le parti au cours d'un congrès cet automne. La gauche, selon les analystes, a ainsi renforcé son emprise sur les collectivités locales. Ces résultats renforcent l'image d'un pays à l'exécutif à droite, mais avec des territoires à gauche. Cette emprise sur les collectivités locales offre à la gauche des avantages indéniables, avec la possibilité pour un nombre important d'élus locaux de faire leurs preuves dans la gestion de fonds publics. Mais si la gauche est dominatrice à l'échelle locale, elle ne parvient plus, depuis de longues années, à contester le leadership de la droite sur l'exécutif national. Depuis 1988 et la réélection de François Mitterrand, le Parti socialiste a enchaîné trois échecs à la présidentielle (1995, 2002 et 2007).