Annonce n «La troupe artistique du FLN 58-62 sera bientôt de retour sous forme d'une association, composée d'anciens membres dont le nombre ne dépasserait pas la trentaine, puisque plus de la moitié des (28) est décédée.» C'est ce que nous a appris Mustapha Sahnoune, mercredi, en marge d'une conférence organisée à la villa Angelvy à Tipaza par la direction de la culture à l'occasion de la commémoration du cessez-le-feu, le 19 mars, qui coïncide avec le 50e anniversaire de la création de la troupe artistique du FLN. M. Sahnoune, l'un des témoins, membre de la troupe de résistance qui avait répondu à l'appel du devoir, a indiqué que cette association qui sera présidée par Cheikh Taha El-Amiri, attend depuis plus d'une année son agrément pour pouvoir activer. L'association, selon Abdelhamid Rabia, le doyen du Théâtre national, voudrait réhabiliter le patrimoine de la troupe artistique en rassemblant les différentes pièces théâtrales : chansons, musiques, photos et articles afin de créer une banque de données pour les chercheurs, les universitaires et les générations à venir. Un membre de la troupe, en tant que pianiste et musicien, grâce auquel les paroles révolutionnaires de la troupe ont pu arriver à «Saout El-Arabe» en Egypte, insiste sur la création de cette association en hommage à des moudjahidine qui ont, chacun à sa manière, combattu pour la patrie, pour dire au monde entier que les Algériens, à l'époque, n'étaient pas des fellagas, mais des hommes issus d'une culture et d'une histoire basée sur une civilisation de haut niveau. La troupe avec sa cinquantaine de membres de différentes corporations, était, grâce à ses deux sections, au service de la révolution. Il s'agit des sections théâtrale et musicale qui activaient à travers plusieurs pays notamment la Tunisie, la Libye, la Russie, la Yougoslavie et la Chine. Les artistes avaient, en réponse à l'appel de la Révolution, selon M. Sahnoune, réellement représenté les revendications du peuple algérien pour l'indépendance et l'exercice des droits légitimes, à l'image de Mustapha Kateb, Ahmed Hadid,Yahia Ben Mebrouk, H'ssissen, Ahmed Wahbi, Mohamed Zinate, Djaâfar Beck, pour les hommes et, pour les femmes, Malika, Hind, Safia, Kouassi, Wafia Belarbi, Roukeya. Les comédiennes étaient peu nombreuses et c'est pour cette «raison que souvent les rôles de femmes étaient interprétés par des hommes. La première des chansons révolutionnaires de la troupe artistique du FLN chapeautée par feu Mustapha Kateb a été écrite par Mustapha Toumi Kalbi ya bladi la n'ansak. Elle a été interprétée par El-Hadi Radjab à 13 ans à la Radio tunisienne sous l'égide de Aïssa Messaoudi à «la voix de l'Algérie». Pour sa part, Rabia a fait une rétrospective sur le parcours du théâtre révolutionnaire allant de Allalou dans les années 40 à l'après-indépendance avec la création du TNA et le changement d'objectifs de lutte contre le colonialisme vers la lutte contre les fléaux sociaux et la sensibilisation des jeunes. Enfin, la direction de la culture a eu l'heureuse initiative d'honorer Mustapha Sahnoune, El-Hadi Redjeb et Rabia après la visite de l'exposition photos (propriété de la direction) sur les différentes activités de la troupe avant l'indépendance, ce qui a touché un membre de la troupe qui, ému, a déclaré, les larmes aux yeux : «Je suis revenu 50 ans en arrière me replonger dans ces souvenirs que l'association œuvre à sauvegarder.»