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Témoignages sur un nouveau phénomène
«Ma femme vient d'un bidonville et c'est un secret»
Publié dans Info Soir le 30 - 03 - 2008

Solidarité n Il héberge chez lui, à Tipaza, sa jeune belle-sœur et se déplace, presque quotidiennement, à Blida pour venir en aide à sa pauvre belle-mère.
Il a 33 ans, de taille moyenne, quelque peu lourdaud. Il est chauffeur de taxi. Adossé à l'un de ces innombrables eucalyptus qui couvrent de leur ombre environ 500 taudis, Mustapha contemple, la mine défaite, le gourbi qui sert d'abri à sa belle-famille. Ou ce qu'il en reste. Car, il y a deux semaines, l'APC a dépêché un gros engin qui n'a pas trouvé trop de peine à venir à bout des frêles murs en parpaing qui offraient un semblant d'intimité à Z'hor, 45 ans, et à ses deux enfants, Mohamed 20 ans et Souad, 17 ans.
Depuis, la petite famille passe ses nuits sous une improvisation de bâches grossièrement assemblées. Mustapha, qui a épousé, il y a six mois, l'aînée de la fratrie, Sarah, 21 ans, vient régulièrement au chevet de sa belle-famille pour la soutenir dans la difficile épreuve qu'elle traverse.
Aujourd'hui, il est accompagné de sa dulcinée. La charmante jeune femme à la peau blanche et aux traits fins, la tête recouverte d'un foulard beige, devise tranquillement avec sa cadette avant d'être interrompue par le vrombissement d'un train qui dévale le rail à une vitesse vertigineuse. La scène se passe le dimanche 17 février au bidonville de Sidi Abdelkader, à la sortie nord de Blida, à quelques encablures de la prometteuse zone industrielle de Béni Tamou. Ici, s'entassent, depuis une vingtaine d'années, des milliers d'âmes impossibles à chiffrer.
«Le dernier recensement effectué par les services de l'APC il y a une année, fait état de quelque 500 familles.
Les premières se sont installées ici à la fin des années 1980», nous apprend Karim qui se présente comme le coordinateur du «comité de quartier». Les années 1990 ont apporté des contingents entiers de populations fuyant les exactions terroristes des douars des wilayas environnantes telles que Médéa, Tissemsilt, Aïn Defla… Curieusement, c'est encore à proximité d'un chemin de fer que les exilés ont choisi de s'installer. «C'est un phénomène non encore expliqué, mais il est aujourd'hui établi que les populations de l'intérieur du pays qui transhument vers la capitale et les grandes villes, s'installent le plus souvent le long des rails de chemins de fer et sur la rive des oueds», témoigne une psychologue, ex-employée d'une cellule de proximité d'une APC de la banlieue est d'Alger.
Pour revenir à Sidi Abdelkader, il faut dire que le retour de la paix et de la sécurité dans les contrées d'origine des habitants n'a pas été suivi d'un tarissement des flux de populations. Aujourd'hui encore, des familles, parfois des femmes seules, viennent y greffer leur détresse. «Le phénomène s'accentue à chaque rumeur faisant état de l'imminence d'un relogement. Dès que les agents de l'APC pointent le bout du nez, de nouveaux laissés-pour-compte, des opportunistes en fait, leur emboîtent le pas, ajoute avec une pointe de dépit le jeune représentant des habitants. C'est pourquoi les autorités n'hésitent pas à recourir à la solution extrême : la démolition. Cette fois, c'est la belle-famille du brave Mustapha qui en fait les frais. En bon gendre, il a pris chez lui, à Tipaza, sa jeune belle-sœur et se déplace presque quotidiennement à Blida pour venir en aide à la pauvre Z'hor. «Pas plus tard que ce matin, je lui conseillais d'alerter la presse», nous dit-il, visiblement ravi de notre présence. Rassuré, le jeune homme se lance alors dans une confession pour le moins terrifiante…


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