Rappel n Il était convenu d'un déplacement provisoire et que les services consulaires tunisiens devaient, plus tard, s'occuper de la question. Selon des informations recueillies auprès de personnes au fait du dossier, car signalons-le, aucune source officielle n'a voulu nous recevoir à propos du sujet, la «naissance» du bidonville de Oued Aïssi remonte à 1995. Des tunisiens qui vivaient à Gué de Constantine (Alger), ont été transférés vers la wilaya de Tizi Ouzou après l'assassinat d'un des leurs. Les services du consulat de Tunisie avaient entrepris des démarches auprès des autorités de notre pays pour obtenir l'évacuation des «réfugiés tunisiens» vers une wilaya plus calme sur le plan sécuritaire et le choix s'est porté sur Tizi Ouzou. Des diplomates tunisiens avaient accompagné leurs ressortissants à Tizi Ouzou et le Croissant-rouge avait donné des couvertures et autres produits de première nécessité pour les nouveaux débarqués. Le wali de l'époque, Mohamed Nadir Hamimid, était sur place. Il était convenu que ce placement serait provisoire et que les services consulaires tunisiens, plus tard, s'occuperaient de la question. Aujourd'hui plus de 12 ans sont passés et le provisoire s'éternise. Les «réfugiés tunisiens» – 62 familles, selon la direction du logement et des équipements publics – sont toujours là, oubliés par leurs autorités et font face à des responsables locaux qui ne savent plus à quel saint se vouer pour raser le bidonville et poursuivre les travaux de la voie ferrée de Tizi Ouzou. Une première tentative de délocalisation a été initiée l'année passée suite à un déplacement du wali dans le site de Rhahlia. Le chef de l'exécutif avait inspecté le projet de la voie ferroviaire et après une discussion avec les habitants, il les avait convaincus, du moins les familles avaient, sur le moment, accepté la proposition de quitter leur baraquement vers un autre endroit. Le chef de daïra et le P/APC avaient été instruits de recenser les familles et de préparer le nouveau site, un ancien poulailler désaffecté, en attendant un recasement définitif. Le site en question se trouve du côté du lotissement sud-ouest de la ville de Tizi Ouzou. Ayant appris le déplacement des Tunisiens vers leur cité, les habitants du sud-ouest sont descendus dans la rue pour exprimer leur refus catégorique de recevoir l'«insécurité et les agresseurs» chez eux. Et pour exprimer leur opposition, ils avaient bloqué la RN12, en contre-bas du lotissement, fermant ainsi tout accès à la ville des Genêts. La wilaya a renoncé à cette solution et pense à un autre déplacement du bidonville sur l'autre côté de la rive du Sébaou afin de permettre la pose du rail, mais à ce jour, rien ne pointe à l'horizon et les habitants du bidonville de oued Aïssi refusent de quitter les lieux. Chaque solution trouvée finit toujours par être abandonnée.