Surprise n Mohamed Badredine, l'une des figures de proue de la Centrale syndicale de la dernière décennie, n'a pas été élu à la Commission exécutive nationale. Le congrès de l'Ugta s'est terminé hier à l'hôtel El-Aurassi avec la reconduction de Sidi Saïd pour un autre mandat, l'élection des 281 membres de la Commission exécutive nationale (représentant les wilayas, les fédérations, les retraités et les femmes syndicalistes) et l'adoption de la déclaration finale. Quant à la désignation du secrétaire général adjoint, elle n'a tout simplement pas eu lieu. Trop de courants et d'intérêts s'affrontent en sourdine au sein de la Centrale syndicale pour que le poste nouvellement créé soit pourvu sans le moindre clash. C'est, donc, à la surprise générale que le président de la commission du congrès a annoncé à l'assistance que la CEN se réunira le 9 avril pour désigner le nouveau secrétariat exécutif et le SG adjoint. Les partisans de Salah Djenouhat, numéro deux de la Centrale syndicale et fortement pressenti pour occuper le nouveau fauteuil, se sont levés et ont exigé de procéder à l'élection «dans l'immédiat» en scandant le nom du secrétaire national chargé de l'organique. Sentant que la situation allait dégénérer, Salah Djenouhat a vite fait de rejoindre la tribune pour calmer ses partisans en leur expliquant qu'il ne désirait pas d'un poste qui «causerait des problèmes à l'Ugta et l'affaiblirait», et en réitérant son soutien «total et indéfectible au frère Abdelmadjid Sidi Saïd». S'ensuivra alors le plébiscite de ce dernier qui calmera fortement l'atmosphère. La tempête s'est définitivement dissipée avec l'arrivée du Chef du gouvernement, venu apporter son «soutien à l'Ugta dans son action» et rappeler les «acquis du monde du travail» obtenus «grâce à la contribution de la Centrale syndicale». La discorde qui a entouré la désignation de l'adjoint de Sidi Saïd est diversement interprétée dans les coulisses du Salon rose de l'hôtel El-Aurassi en ce sens que là où certains ont vu un autre épisode de la guéguerre entre le FLN et le RND d'autres y ont soupçonné des relents de régionalisme. De la déclaration finale lue par le secrétaire national chargé du dossier de la Fonction publique, il y a lieu de retenir, surtout, l'appel lancé au président de la République pour procéder à l'amendement de la Constitution pour «l'adapter aux mutations nationales» et de se «porter candidat pour un troisième mandat en 2009». La composante de la nouvelle Commission exécutive nationale a également donné lieu à une autre surprise de taille : l'éviction de Mohamed Badredine, de la Fédération des pétroliers et l'une des figures de proue de la centrale syndicale de la dernière décennie. L'autre élément à retenir de cette composante est l'entrée en force de l'élément féminin puisque pas moins de 15 femmes y siègent désormais contre une seule dans la CEN sortante. A signaler aussi que le début de la séance a été marqué par une déclaration de la délégation de Béjaïa qui s'est désolidarisée de la fronde menée la veille par cinq de ses membres.