Les puits creusés par des paysans qui recourent à la main-d'œuvre syrienne connue pour sa haute technicité, et ce, pour les besoins de l'irrigation où les puits datant de l'époque coloniale et taris depuis des années, s'avèrent en Algérie de plus en plus dangereux. Même avec des parois bétonnés mais sans la moindre protection sans compter le fait qu'ils soient très peu utilisés – et donc très peu surveillés –, ils font aujourd'hui beaucoup de victimes chez les enfants et… les animaux. Mais ce genre de sinistralité reste, pour les enquêteurs, difficile à mesurer. Cette difficulté nous amène dès lors à penser que le bilan de 2007, voire des années précédentes, pourrait être plus macabre. En effet, à l'opposé des autres sinistres comme les accidents de la route, pour lesquels l'enquête, l'identification de la victime et le constat de décès sont généralement faits immédiatement, les chutes mortelles dans les puits et les noyades dans les mares constituent parfois un véritable imbroglio pour les enquêteurs. Généralement, les recherches dans les puits et dans les mares, qui, faut-il le préciser, nécessitent les gros moyens de la protection civile, ne sont entamées qu'après la confirmation de l'accident par un témoin oculaire, qui se trouvait sur les lieux du sinistre à la seconde fatidique de la chute. Dans un autre cas de figure, l'enquête et par extension les recherches, sont effectuées lorsque les parents déposent plainte après qu'ils eurent constaté la disparition de leur enfant. Or, il est admis qu'un enfant dont la maison parentale est à quelques encablures seulement d'un puits ou d'une mare, risque d'y faire une chute mortelle sans qu'il soit repéré par un témoin oculaire. Et il se trouve aussi que des parents, ayant constaté la disparition d'un des leurs, laissent passer beaucoup de temps pour se décider enfin à déposer plainte ou alors à entamer des recherches dans les puits ou les mares environnants. Mais le plus macabre dans ces histoires de chutes tragiques sont ces cadavres généralement repêchés dans un état de décomposition avancée. Leur identification nécessite parfois du temps. Celle-ci n'est, pour la plupart des cas, possible qu'avec le concours direct du médecin légiste.