Outre la présence de puits, datant de l'époque coloniale ou illicites, plusieurs régions du pays sont connues pour leurs mares appelées en arabe gueltas mais aussi pour leurs fosses septiques laissées comme un viscère charcuté à ciel ouvert. Dans les deux cas, certifie une source de la protection civile, le risque est grand. Insouciants, des gamins finissent leur jeu par une noyade, une chute et une mort certaine. En septembre dernier, six enfants d'une même famille (trois garçons et trois filles) sont morts à Tissemsilt, emportés à jamais par le sable mouvant d'une grande mare. L'affaire ne passe pas en justice, car l'entreprise dont la mare faisait partie du foncier sans la moindre protection tout autour, a été dissoute depuis des années. Plus récent encore, trois enfants ont subi le même sort du côté de oued Chebel, non loin de Birtouta. Ils ont perdu la vie en jouant innocemment devant une guelta qui servait de source d'irrigation pour des agriculteurs de la région. Une plainte est portée contre X mais aucun exploitant agricole ne sera inquiété. Y a-t-il eu défection dans les travaux d'assainissement ? Pourquoi les autorités locales n'ont pas réagi sachant que cette mare est répertoriée «zone à risques» ? Toujours à Birtouta où les domaines agricoles résistent tant bien que mal à l'avancée du béton, plusieurs puits, vestiges de l'époque coloniale, sont aujourd'hui à sec, presque totalement délaissés. Et c'est incontestablement cette situation d'abandon qui en fait des lieux à hauts risques. «Les puits qui sont en exploitation, sont généralement surveillés. Les propriétaires de puits – même ceux creusés de façon illicite – veillent au grain. Le danger concerne essentiellement les puits abandonnés», nous annonce un cadre de l'hydraulique de la commune de Birtouta.