Drame n Partis laver des sacs de semoule et jouer devant une grande mare, six enfants d'une même famille ont trouvé la mort tragiquement. Tissemsilt, douar Hetatcha, commune de Amari, à 17 km du chef-lieu de wilaya. Un triste jour de septembre. Six enfants d'une même famille sortent de la maison pour aller laver des sacs de semoule et pour jouer aussi. Dans leur douar, il n'existe ni terrain de football ni espace de proximité. Seule une mare pleine comme un océan attire, tel un aimant, les petits. Ici, ils viennent souvent jouer mais, ils y passent plusieurs fois des après-midi à laver le linge et les outils avec lesquels leurs parents gagnent leur vie. Ce jour-là, les six petits de la famille Malki pour aider le père, l'oncle ou la mère dans les menus travaux, comme on fait si souvent dans l'arrière-pays, où les vicissitudes du temps se partagent dans la générosité, venaient laver les sacs de semoule. Insouciants du danger, ils trouvent aussi un malin plaisir à jouer autour de la grande mare. Les minutes s'égrènent et le jeu devient de plus en plus plaisant. Soudain, la plus petite (6 ans) trébuche et glisse dans la mare. Ses tentatives d'atteindre la berge affaiblissaient ses petits muscles. Epuisée, affolée, elle n'a même pas de force pour appeler au secours. La fillette est en train de mourir. Sa grande sœur, âgée, elle, de 14 ans, se jette alors dans l'eau, dans un acte désespéré de sauver sa sœur. Cette fois-ci, ce sont deux qu'il faut sauver. Commence alors la course contre la mort. Les quatre autres enfants n'ont pas eu le cœur à laisser les deux sœurs se noyer. Ils crient dans un affolement indescriptible. Mais comme personne ne les entend, les actes de bravoure s'enchaînent pour des frères et sœurs dont le destin a été scellé depuis la naissance jusqu'à la mort. Un garçon se précipite à son tour dans la mare. Un deuxième puis un troisième et enfin un dernier plongeon d'espoir. Mais la mare avait 25 mètres de profondeur. Les six enfants ont tous péri dans cette mare «hantée» où ici la vase avait même piégé du bétail qui venait s'abreuver de temps à autre. En entendant les cris et les gémissements, les villageois ont accouru mais les cinq minutes qui séparaient le douar de la mare étaient très longues. Il était déjà trop tard pour pouvoir entreprendre quoi que ce soit. Lorsque les éléments de la Protection civile sont arrivés, ils ne pouvaient que repêcher six corps inertes. L'enterrement a eu lieu dans une atmosphère empreinte d'émotion et de ferveur. Tout le village à pleuré ses six braves enfants et le lendemain à l'école, leurs camarades ont versé des larmes. Leur histoire les marquera à jamais.