Que dire de la bête immonde qui revient chaque week-end et au rendez-vous de chaque rencontre. Cela fait longtemps que l'odeur du soufre a remplacé celle du jasmin dans une Bahdja au désarroi à chaque fois que ses clubs sont conviés à des rencontres de football. Après les regrettables incidents du match NARB Reghaïa - USM El-Harrach, d'il y a quelques jours, puis de NA Hussein-Dey - USM Alger, la semaine dernière à Kouba en coupe, les alentours du stade du 20-Août-1955 ont vécu l'enfer jeudi après le derby CRB - NAHD. Bagarres, agressions, véhicules endommagés, insultes, blasphèmes, le sang qui coule, couteaux tirés, barres de fer, jets de projectiles et tout le bataclan d'une guerre des tranchées qui ont nécessité l'intervention des forces de l'ordre pour éviter le pire. Des scènes qui se répètent régulièrement et prennent à chaque fois un plus de gravité et de banalité, illustrant les mœurs d'une société malade et violente. Que dire alors de l'arbitrage, souvent désigné comme le déclencheur de tous les dépassements ou de ces footballeurs de pacotille qui, au lieu de nous gratifier de beau jeu, excellent dans le pousse-ballon et passent leur temps à ne parler que d'argent. L'arbitre M. Mansouri, à peine sorti de son frigo pour cause de sanction, se voit désigner le derby explosif entre le CRB et le NAHD où il est passé à côté de son sujet en sifflant un penalty peu évident, en oubliant deux autres valables et en fermant les yeux sur des agressions caractérisées. Que retenir alors sur le plan sportif de ce week-end : une autre désillusion sous forme d'élimination dès le premier tour de nos deux représentants en coupe de la CAF, le MCA et la JSMB, ce qui renseigne vraiment du niveau de notre football et de la catastrophe dans laquelle il nage et coule sans que personne s'en soucie. N'est-ce pas Rachid Belhout, l'entraîneur de l'ASO Chlef qui disait après le match contre la JSK : «J'ai peur pour le football algérien et son avenir si cela continue».