Scénario n Le remake du match d'il y a une semaine ayant opposé l'USM Alger au NA Hussein Dey au stade Omar-Hamadi de Bologhine, a eu lieu, hier, dans un autre cadre, le stade Benhaddad de Kouba. A quelques instants de la fin de ce match entre le RCK et le CA Bordj Bou-Arréridj, un défenseur bordji dégage le ballon dans la surface de réparation qui heurte la main d'un de ses coéquipiers, l'arbitre M. Haïmoudi n'a rien vu - peut-être en raison de l'épais brouillard dû aux fumigènes lancés des tribunes des supporters koubéens - et ne siffle pas le penalty. Quelques joueurs du Raed accourent pour protester, mais c'est dans les gradins que les choses se compliquent où des pseudo-supporters mettent le feu aux poudres en arrosant le terrain de toutes sortes de projectiles, alors que certains tentent de pénétrer sur le terrain, ce qui contraint M. Haïmoudi à arrêter la partie pour une vingtaine de minutes. Le match ne reprendra qu'après que le calme est revenu au stade Benhaddad pour faire jouer la minute qui restait. Ce qui s'est passé hier à Kouba prouve, encore une fois, que le phénomène de la violence n'est pas circonscrit à une ville ou un quartier ou bien l'apanage des supporters d'un club particulier, mais d'un mal profond dont souffre toute la société. Et dire que les incidents regrettables de Benhaddad (qui risque le huis clos pour la prochaine rencontre du RCK) interviennent au moment où se tient une rencontre, du 21 au 24 novembre, sur la lutte contre la violence dans les stades regroupant les représentants des comités de supporters des clubs de la région Centre du pays. Regroupés au centre sportif de Ghermoul, les participants à cette rencontre (au nombre de 150 issus de 13 clubs) ont reçu la visite d'El-Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, qui a ouvert les débats et les travaux de cette rencontre. Dans son allocution, le ministre a souligné «l'importance de cette rencontre qui œuvrera à enrichir le dialogue et les consultations pour instaurer un climat de fraternité entre les jeunes férus de sport et du football en particulier», dira-t-il. Poursuivant son intervention, le premier responsable du secteur a mis en évidence le rôle important que doivent jouer tous les acteurs, plus particulièrement les comités de supporters qui sont le lien entre le club, le stade, la grande frange des supporters, le quartier et les autres comités des clubs adverses, sans oublier les représentants des services de l'ordre. Pour M. Djiar, le fait que cette rencontre regroupe autant de monde est une preuve d'une prise de conscience et une détermination à s'engager dans une démarche de lutte multiforme pour éradiquer ce fléau qui ronge, chaque week-end, nos enceintes sportives sans distinction (même d'autres disciplines autres que le football ne sont pas épargnées). Pour cela, le MJS, à travers l'Agence nationale des loisirs de la jeunesse, organisatrice de cette rencontre, prône le dialogue et le rapprochement entre les groupes de supporters qui doivent s'impliquer pour faire part de leurs préoccupations, de leurs suggestions et de leur participation à la lutte contre la violence. Toutefois, au-delà de ce genre de manifestation, dont le MJS compte organiser deux autres, à Oran (pour la région Ouest) et à Constantine (pour la région Est) et qui sont toujours louables, la lutte a besoin de solutions concrètes et de moyens à la mesure des ambitions affichées. Ainsi, l'organisation des matchs est à revoir, la vente de la billetterie est à repenser, les conditions d'accueil et de confort dans les stades sont à améliorer, de nouvelles infrastructures sont à construire pour remplacer celles dépassées par le temps et les normes admises. Par ailleurs, l'organisation de rencontres entre comités à la veille de grandes rencontres pour canaliser les énergies, de concours de la meilleure galerie doté de cadeaux conséquents et de tant d'autres initiatives ne feraient que renforcer les moyens de lutte. Sinon, il vaut mieux opter pour les huis clos, comme l'a suggéré Hannachi, et se passer d'un 12e homme trop encombrant et dévastateur.