Quarante-huit heures après la capture du président irakien déchu, l?Algérie officielle garde le silence. A vrai dire, le dossier irakien a toujours mis dans l?embarras des autorités soucieuses d?améliorer leurs relations avec les Américains. On a vu, lors de la seconde guerre contre l?Irak, comment sous le couvert sécuritaire, Alger fut interdite aux manifestants désireux d?exprimer leur soutien à Saddam Hussein et au peuple irakien. Le gouvernement avait, on se souvient, trouvé in extremis la parade en autorisant la tenue de manifestations dans les villes de l?intérieur. Sous la pression de la rue, le président de la République s?était fondu de son : «Nous sommes avec le peuple irakien.» Ce qui pouvait laisser sous-entendre que l?Algérie n?avait pas en odeur de sainteté les dirigeants de ce pays. Et c?est Chadli Bendjeddid, ex-président qui s?est déplacé à l?ambassade irakienne à Alger pour faire part de son plein soutien à Saddam Hussein. Il n?empêche, l?Algérie s?est abstenue aussi bien de saluer que de déplorer l?arrestation du dictateur le plus emblématique de la planète. Notons que nombre de pays arabes et musulmans ont réagi à la capture de Saddam. Le Koweït, l?Iran, la Jordanie, l?Egypte, le Liban et l?Autorité palestinienne ont plus ou moins salué l?arrestation tandis que le Yémen et la Syrie y ont vu un non-événement.