La cavale du président irakien déchu a pris fin avant-hier à Tikrit. Comme un bienheureux, c'est dans son sommeil, alors qu'il dormait, certes, du sommeil du juste, que le président déchu irakien, Saddam Hussein, a été arrêté en plein coeur de son fief de Tikrit. C'est sur dénonciation qu'une équipe de Peshmergas kurdes de l'Union patriotique du Kurdistan, (UPK, de Jalal Talabani) et une force spéciale américaine de la 4e division, stationnée à Tikrit, ont pu cueillir, comme une fleur, dans une ferme isolée de la région de Tikrit, l'homme qui depuis des mois tournait en bourrique les forces de la coalition. Une arrestation en fait sans problème ni drame particuliers, l'homme le plus recherché d'Irak, étant tranquillement assoupi dans les bras de Morphée n'a opposé aucune résistance. Ce n'était donc pas plus compliqué que cela de mettre la main sur l'homme qui régna en maître absolu sur l'Irak durant plus de trois décennies. C'est l'agence iranienne, Irna qui, la toute première agence dans le monde, donna l'information, rapportant des propos du président de l'UPK, Jalal Talabani, qui le premier laissa filtrer la nouvelle, mais sans autres précisions sur l'arrestation de l'ancien secrétaire général du Baâs irakien. Hier matin, les confirmations de l'arrestation de l'ennemi n° 1 des Etats-Unis, tombaient drues du côté irakien, mais le silence radio était de mise du côté américain, et un certain commandant Burr, au nom du Pentagone, d'affirmer «Je n'ai rien pour le moment sur cela (l'arrestation)». En dehors donc des responsables irakiens, qui d'ailleurs ne cachaient pas leur jubilation, il fallait attendre le milieu de matinée pour avoir la première confirmation extérieure de la capture de Saddam Hussein, celle-ci est venue du Premier ministre britannique, Tony Blair, qui confirma le fait à l'agence britannique Press Association. Ce n'est que dans l'après-midi, que les autorités d'occupation américaines donneront les premières indications fiables sur l'arrestation de l'ancien dictateur irakien, lors d'une conférence de presse organisée à Bagdad par l'administrateur en chef américain, Paul Bremer, et le commandant des forces américaines en Irak, le général Ricardo Sanchez. Le premier, Paul Bremer, s'est exclamé, «Nous l'avons eu!» ajoutant «le tyran est prisonnier». Le général Sanchez plus prolixe affirma pour sa part que «le captif Saddam Hussein est loquace et coopératif», se félicitant du fait que l'arrestation ait eu lieu «sans qu'un seul coup de feu ne soit tiré». Le général Sanchez qui commentait devant les journalistes une vidéo, qui montrait un Saddam Hussein rasé et sans barbe, indiquera enfin que «l'examen médical a montré qu'il n'avait aucune blessure et qu'il est en bonne santé». Il précisa aussi que l'ex-président irakien a été «capturé samedi à 20 heures locales, 17 heures GMT, par une force d'environ 600 hommes dans un trou d'une cave d'une ferme près la ville Al-Daour, au sud de Tikrit». L'arrestation de l'ancien président irakien Saddam Hussein, marque certes la fin d'une longue traque, de plus de huit mois -depuis le renversement du régime baâssiste par la coalition, le 9 avril dernier - mais il semble un peu tôt, comme l'affirment d'aucuns, de dire que c'est aussi la fin de la résistance à l'occupation et de la guérilla en Irak. En fait, l'arrestation de Saddam Hussein, ne fait que clore un chapitre dans l'histoire de l'Irak pour en ouvrir un autre tout aussi incertain.