Défi n Une formation des agents de sécurité sur les dangers de la cybercriminalité et les moyens de lutte efficace contre ce fléau transnational constitue aujourd'hui une urgente nécessité. «Il faut mettre en place un système de cybersécurité afin de protéger nos institutions des effets fâcheux de la délinquance informatique avant que ce ne soit trop tard», a averti, jeudi, Belabed Djamel Abdennasser, directeur central au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, à l'occasion d'une conférence organisée par la huitième unité républicaine de la sûreté de wilaya d'Alger (Kouba). «Sauvegarder les intérêts économiques du pays passe inévitablement par la préservation de nos systèmes informatiques. La cybercriminalité ne peut, en aucun cas, être combattue que par une maîtrise parfaite de la technologie, d'où l'importance majeure de l'implication de la sûreté nationale dans ce domaine», a encore expliqué l'expert, s'adressant aux officiers représentant les wilayas du centre du pays. Evoquant le volet juridique de la lutte contre ce fléau, M. Belabed a indiqué que plusieurs textes de lois ont été amendés dans ce sens aussi bien dans le code civil que pénal. Par ailleurs, un projet de loi contre la cybercriminalité est actuellement en phase de préparation et sera remis incessamment à la chefferie du gouvernement, a-t-il précisé. Ainsi, selon lui, une commission d'experts interministérielle se penche actuellement sur l'élaboration de ce projet de loi visant à combler le vide juridique enregistré dans ce domaine. «Mais nous devons toujours laisser la porte ouverte pour permettre ainsi d'apporter les changements nécessaires à cette loi afin de l'adapter aux nouvelles mutations technologiques et les nouveaux défis que nous devons relever. Dans ce domaine, il faut s'attendre souvent à de nouveaux problèmes», a ajouté le conférencier. Les efforts du législateur algérien doivent, a-t-il insisté, être consolidés et traduits par de lourdes sanctions à l'encontre des cyberdélinquants. Dans cet ordre d'idées, il a rappelé, en guise d'exemple, que le code civil a vu l'introduction, en 2005, d'articles incriminant et réprimant les fraudes et crimes informatiques. Ce même code a reconnu la valeur de la signature électronique au même titre que la signature manuscrite. Le conférencier a, par ailleurs, souligné que l'Etat assume des responsabilités importantes dans le domaine de la sûreté numérique par la définition d'un cadre légal approprié, unifié et applicable et par la promotion d'une culture de cybersécurité au sein de la société. Enfin, M. Belabed a appelé à l'unification des efforts de l'ensemble des pays pour mettre en place les mécanismes adéquats de lutte contre «ce fléau transfrontalier», tout en insistant sur le fait que «l'Algérie doit bénéficier des expériences de certains pays tels que la Corée du Sud, les USA et la France en la matière ».